Cette exposition collective à la galerie Racim est un voyage dans un univers peuplé de femmes, de silhouettes évanescentes, de formes rebelles pour dire la vie dans toute sa démesure. Elle se fond dans un monde de couleurs exubérantes, riche en matières et en formes à travers des paysages bucoliques qui incitent à la plénitude. A travers, ces nombreux artistes peintres se profilent différentes écritures picturales qui reflètent les élans de l'âme et les quêtes intérieures de chacun. Comme un chant incantatoire, ces toiles expriment les ressentis, les préoccupations et les inquiétudes des artistes. Ce cocktail de figuratif, d'abstrait et Aouchem se conjuguent à tous les tons et à tous les modes picturaux. Aquarelle, pastel, peinture à l'huile, se côtoient pour une expression picturale digne des grands maîtres. De grands noms et des figures de proue de l'art pictural sont présents à cette manifestation étalée sur une semaine. Une œuvre de Baya trône sur les cimaises avec son judicieux choix de couleurs perçantes et son monde enchanteur agrémenté de fleurs, d'oiseaux et d'instruments de musique. Apparemment, l'art naïf n'a pas pris une ride malgré le temps. Les tulipes blanches de Bettina Ayech sont un ravissement à l'œil par leur fraîcheur et la douceur des accords. Sublimes aquarelles La nature est énergique et haute en lumière avec des tons chatoyants, ce qui donne force et vigueur aux toiles de Youssef Haffa et Lipo low avec son pastiche du Taj Mahal où la floraison de teintes chaudes est une véritable explosion. Le tableau de Djanet Hebrih-Dahel qui représente des femmes dans un bain est d'une esthétique sans pareil. La dextérité du tracé, le choix éclairé des couleurs font que cette dame est un maître incontesté de l'aquarelle. Pour preuve, ses sublimes aquarelles de chevaux si difficiles à réaliser ! Sculpteur également, Djanet a une parfaite maîtrise de cette technique si délicate. Les femmes silhouettes fugaces d'Oulhaci aux teintes pastel interfèrent la vison du réel et de la rêverie d'un univers intérieur. Les aplats de vert, de bleu de Salima Abdellaoui rappellent ces ciels tourmentés des saisons hivernales. Dans un autre registre, c'est une débandade de signes avec Aouchem ; Sellami, Boucetta en bons élèves de leur précurseur Martinez s'en donnent à cœur joie. Leurs œuvres plaident pour un monde sans embrigadement, où tout est à profusion. L'abstrait se défini avec des aplats de marron, des coulées de noir et des traînées de vert céladon .En témoignent respectivement les tableaux de Mesli et ceux de Areski Larbi. Dans le volet arabo musulman, Abdelkader Hawamel se distingue avec son œuvre vivante qui s'écarte des sentiers battus. Ces artistes ont manifesté leur extraordinaire vitalité de créateur ; ils ont le même désir de porter leur voix déterminée et volontaire par leurs expressions picturales.