Avec six films en compétition au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), l'Algérie a, selon de nombreux observateurs, de très fortes chances d'être primée, voire même de décrocher l'étalon d'or de Yennenga. L'espoir est permis puisqu'il s'agit d'une participation exceptionnelle. La plupart des productions algériennes en compétition officielle au Fespaco ont la particularité d'avoir été déjà primées lors d'autres festivals internationaux. On peut citer, parmi les plus titrés, Mascarades de Lyès Salem qui ne cesse de collectionner les distinctions. Grand favori, ce film semble être bien parti pour jouer les premiers rôles à Ouagadougou et recueillir, ainsi, les suffrages du jury. Cette comédie qui séduit actuellement des publics différents a été récompensée, jusque-là, une dizaine de fois, de Carthage à Dubai, de Namur à Angoulême. Nominé au César français dans la catégorie du premier film, ce film est pourvu, au-delà de ses qualités intrinsèques, de la «signature de l'étranger», si souvent prisée. La course vers plusieurs prix Par ailleurs, toujours dans la catégorie long métrage, La maison jaune de Amor Hakkar montrera, à son tour, les paysages ineffables des Aurès et tentera d'arracher l'assentiment du jury du Fespaco, dont le thème retenu cette année a trait notamment au tourisme et aux patrimoines culturels. Dans la catégorie court métrage, Ils se sont tus de Khaled Benaïssa, fraîchement consacré au Festival international de Taghit, a de quoi attirer également l'attention du jury. Et ce, ne serait-ce que par curiosité pour le choix porté par cette manifestation qui vient d'avoir lieu dans la célèbre oasis algérienne du cinéma. De même, C'est dimanche de Samir Guesmi qui va concourir dans le format du court métrage. Quant au volet documentaire, deux films algériens présentent d'assez bonnes dispositions pour être primés, d'autant que cette édition du Fespaco prévoit de décerner, cette fois, trois prix dans cette catégorie. Prendront part, ainsi, sous les couleurs algériennes, Z'har, de Fatma-Zohra Zammoun, un documentaire très remarqué lors des dernières Journées cinématographiques de Carthage (JCC), ainsi qu'un film documentaire de Malek Bensmaïl, La Chine est encore loin, primé au Festival des trois continents à Nantes en France. En attendant le festival panafricain Comme on peut le constater, la sélection des films algériens, tous genres confondus, est un assortiment aussi riche que varié. Avec une participation de grande qualité, la 21e édition du Fespaco, qui se déroule du 28 février au 7 mars 2009, l'Algérie tient une bonne occasion pour révéler au public africain (notamment à la veille de la tenue de la deuxième édition du Panaf à Alger) sa production cinématographique dans toute sa diversité. Une distinction à l'échelle continentale viendra assurément couronner les efforts fournis par le septième art algérien et conforter sa place retrouvée sur la scène internationale.