Après une semaine de compétition, le Fespaco a tiré sa révérence. C'est sous un soleil de plomb et une chaleur torride que le stade du 4-Août de Ouagadougou a accueilli la grande cérémonie de clôture de la 21e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. À 16h, heure locale, le stade était archicomble. Après l'hymne national et l'annonce du programme, un cavalier sur l'étalon de Yennenga, symbolisant les valeurs ainsi que les traditions du pays, a fait le tour du stade. Juste après, place au spectacle : des danseurs, accompagnés de musiciens, firent leur entrée, exécutant une chorégraphie d'Irène Tassenbédo. Tout à coup, la musique change, elle devient plus douce, plus profonde et les danseurs forment une figure, qui, de loin, a la forme d'un cœur, avec les couleurs nationales du Burkina Faso. Entre alors un petit véhicule où des étendards des pays participants y sont piqués et fait le tour du stade. La chanson n'était pas en reste. Le chanteur burkinabé Alif Naaba a évolué sur scène, au grand bonheur des présents. Le moment tant attendu arrive, à savoir celui de la remise des trophées. Plus les prix étaient annoncés, plus le suspense augmentait. C'est le film Teza de l'Ethiopien Haïlé Gerima qui a raflé l'Etalon d'or de Yennenga. Un film d'une grande profondeur et sensibilité, où le détail est pris en considération. Dans ce film, tout est dit à travers le regard, le geste et le silence… Il est suivi par Nothing but the truth (Etalon d'argent) du Sud-Africain John Kani, et Mascarades (Etalon de bronze) du réalisateur algérien Lyes Salem. Un choix qui ne peut être contesté, car les trois films sont de valeur, et chacun d'eux mérite d'être récompensé. Quant à la sélection court métrage, le premier prix, à savoir le Poulain d'or, est revenu au réalisateur Khaled Benaïssa pour son film Sektou. Il est talonné par l'autre Algérien Samir Guesmi pour C'est dimanche (Poulain d'argent) et le Camerounais Kouema Yanghu Bernard Auguste (Poulain de bronze) pour Waramutseho (Bonjour). Cette cérémonie a récompensé le talent, la créativité, la sensibilité et la profondeur cinématographique. Les prix raflés par la sélection algérienne est une preuve que la relève du cinéma algérien existe et qu'elle est à la hauteur des espérances. Une relève qui ne demande qu'à travailler et produire. Ses preuves, elle les a faites à maintes reprises avec les différents prix et récompenses obtenus dans les festivals de cinéma, que ce soit en Algérie ou ailleurs. Bravo au cinéma africain pour ce panel cinématographique très riche et à la représentation algérienne qui a dignement représenté les couleurs nationales avec cette belle cavalerie ! A. I.