La campagne oléicole dans les différentes régions de la Kabylie tire à sa fin. Elle a commencé au mois de novembre dernier à travers quelques localités alors qu'au niveau de la vallée de la Soummam, elle n'a été entamée que depuis le mois de janvier dernier. Selon les services de la chambre d'agriculture de la wilaya de Béjaïa, la récolte oléicole a connu une hausse cette année, contrairement aux cueillettes précédentes. Il est prévu en effet pas moins de 30 millions de litres d'huile d'olive une fois la campagne terminée. Les raisons de cette amélioration s'expliquent par plusieurs facteurs. Il s'agit surtout des conditions climatiques qui ont favorisé la production, sans oublier la réduction des pertes dues aux feux de forêt, comme cela était le cas ces dernières années. Sur un autre volet, les aides accordées aux agriculteurs — distribution de plants — ont eu des répercussions positives. Plusieurs hectares ont été replantés, ce qui a permis d'augmenter de manière sensible la production oléicole. Des agriculteurs nous ont confirmé cette hausse de la production, soutenant qu'elle est «en tout cas meilleure» que celles des années précédentes. «Les prévisions des services de l'agriculture estiment que la production atteindra près de trente millions de litres. C'est une bonne chose pour la région surtout lorsqu'on sait que notre wilaya est connue pour la qualité de son huile d'olive.» «Les gens s'intéressent beaucoup à l'huile d'olive. Je crois qu'il n'y a aucune personne qui ne consomme pas ce produit qui est bénéfique pour la santé», ajoutent-il. Nos interlocuteurs indiquent : «Les conditions climatiques et l'entretien des vergers ont fait que la récolte est bonne cette année ; on peut même dire qu'elle sera plus importante à l'avenir.» La vallée produit toujours plus Toute la région de Kabylie est connue pour son attachement à l'agriculture, surtout en ce qui concerne l'olivier. Mais c'est la région de Béjaïa, d'El Kseur à Tazmalt, qui produit le plus d'huile d'olive. Cela est certainement dû à la configuration géographique de ces régions, sans oublier les conditions souvent favorables à cette production. Il faut avouer que la région est de la wilaya a enregistré une grande avancée en ce qui concerne l'oléiculture, surtout à cause des aides octroyées par l'Etat au profit des habitants des zones montagneuses. Des aides qui ont poussé la plupart de ceux qui se sont installés dans les villes à revenir dans leurs hameaux pour travailler les terres longtemps abandonnées. Actuellement, à la faveur de la période de semis et de plantation, on peut remarquer que les terres agricoles sont prises d'assaut par les agriculteurs.
La commercialisation, casse-tête des producteurs Si quelques propriétaires de vergers se contentent de récolter les olives et les presser pour leur propre consommation, le cas est différent pour les agriculteurs qui sont préoccupés par les différents problèmes qu'ils rencontrent à la fin de la récolte. Il s'agit surtout du problème de la commercialisation du produit et de son stockage. A cet effet, les agriculteurs ont tenu à exposer leurs problèmes aux autorités concernées afin de trouver un meilleur moyen de commercialiser leur produit et, pourquoi pas, son exportation à l'étranger. «On est souvent confrontés au problème de la vente de notre produit. Celui de sa commercialisation nous met souvent dans l'embarras en l'absence des mécanismes qui nous permettent de s'organiser et de commercialiser notre produit», nous dit un producteur d'huile d'olive très connu dans la vallée de la Soummam. Un autre précise : «Nous avons à maintes reprises évoqué ces problèmes lors des foires et des expositions qui sont organisées chaque année, mais nous n'avons rien vu jusqu'à présent. Il ne faut pas oublier que nous enregistrons de grandes pertes et un manque à gagner à chaque saison oléicole à cause de ces problèmes qui ne sont pas résolus. Nous demandons à l'Etat de nous faciliter la tâche en mettant en place des mécanismes financiers, organisationnels et de soutien, car il y va de l'intérêt de l'économie nationale.»
Un litre d'huile d'olive à 400 DA Au moment où les producteurs d'huile d'olive évoquent le problème de la commercialisation et les différentes contraintes, voilà que le prix du litre d'huile d'olive connaît déjà une envolée. En effet, les prix varient entre 400 et 500 DA chez les vendeurs. C'est ce que nous avons constaté à travers les différentes localités de la wilaya. Les consommateurs n'ont d'ailleurs pas tardé à juger ces prix prohibitifs dans la mesure où ils ne sont pas à leur portée. Certains d'entre eux préfèrent ne pas lui donner une grande importance, alors que d'autres jugent que c'est un produit de large consommation. Les vendeurs de leur côté ne semblent pas près de baisser les prix, comme l'a affirmé l'un deux : «Les prix que nous proposons sont logiques. Nous rencontrons beaucoup de difficultés pour ramasser les olives et les transformer en huile. Les tarifs ne vont pas baisser puisqu'ils sont calculés selon les coûts de production. Au contraire, il faut s'attendre à ce que les prix augmentent dans les prochains moins lorsque l'offre va diminuer.»