La Suède et son attaquant vedette Zlatan Ibrahimovic ont tout à prouver après une défaite logique (1-0) à Lisbonne contre le Portugal en barrage aller du Mondial-2014. Mardi à Solna il faudra absolument marquer pour espérer aller au Brésil. Ibrahimovic y est habitué, lui qui a inscrit 10 buts à la Friends Arena depuis son inauguration il y a un an. A Lisbonne, ses coéquipiers, hélas pour eux, ont eu un mal fou à le trouver. Et quand Larsson a envoyé en tribune un coup franc excentré, peu avant la pause, la star suédoise lui a adressé un regard noir. L'attaquant du Paris SG mettait la défaite sur le compte de l'agressivité des Portugais: "Ils ont rendu les choses difficiles pour nous, ils ont pressé haut et bien utilisé le ballon". À l'inverse d'un Cristiano Ronaldo remuant, Ibrahimovic n'a jamais imposé sa présence ni son rythme dans ce match. Curieusement, Kim Källström s'est permis de tirer (et de ne pas cadrer) un coup franc direct à 20 mètres qu'on aurait cru réservé au capitaine. Le sélectionneur Erik Hamrén portait un jugement mitigé sur son attaque, entre les trois grosses occasions qu'elle s'est procurées lors de la première demi-heure ("ça fait un peu mal qu'on n'en mette aucune au fond") et les lacunes dans la construction ensuite. "Trop de longs ballons" "Quand on récupérait le ballon on n'avait pas la qualité dont on avait besoin. Si on doit utiliser Zlatan davantage, il faut qu'on arrive à avoir un jeu de passes. Il y avait trop de longs ballons", ajoutait-il. Mais Ibrahimovic les a-t-il bien exploités? Rarement, sachant ce dont il est capable. "Zlatan doit s'élever à un autre niveau", tranchait un journaliste de Svenska Dagbladet, Anders Lindblad. Le manque de possession de balle a obligé toute l'équipe à des efforts considérables. Au fil des minutes, malgré une belle débauche d'énergie, tenir les Portugais loin du but semblait de plus en plus compliqué. Aussi appliqués qu'aient été les joueurs défensifs suédois, à l'image d'un Antonsson solide en défense centrale, et d'un Lustig qui a tenu le choc face à Ronaldo, ils ont fini par craquer. Le but encaissé à huit minutes de la fin change toute la donne. Le plus rageant pour la Suède est que sur le centre repris d'une tête plongeante par Ronaldo, les jaune et bleu sont bien en place, sans réussir à intercepter le ballon. L'attaquant madrilène "joue bien le coup, je pense qu'il vient de derrière Martin (Olsson) puis il se glisse devant lui", soulignait le gardien Andreas Isaksson après la rencontre. Au retour, il faudra à tout prix éviter ce genre d'"erreur" défensive, comme l'a appelé Ibrahimovic, car elles rendraient la qualification quasi impossible. Il s'est en est fallu de peu pour que Ronaldo ne marque deux fois. Mais comme il ne l'a pas fait, l'écart d'un seul but paraît tout à fait surmontable, surtout pour une équipe qui a su en remonter quatre en une mi-temps à l'Allemagne (4-4 à Berlin en octobre 2012). "On croit les uns en les autres. On doit faire mieux marcher le secteur offensif, mais on a de grandes chances d'y arriver", pariait l'avant-centre Johan Elmander. Surtout si son compère de l'attaque passe la vitesse supérieure.