Quand les relations de couple tournent mal et vont jusqu'à l'agression physique sur l'une des parties, l'unique solution est indéniablement le divorce. Mais parfois, la séparation n'arrange rien, à l'instar de ce couple qui s'est présenté hier devant le tribunal de Bir Mourad Raïs. L'accusé était poursuivi pour coups et blessures sur la personne de son ex-femme. Et les affaires qui opposent les deux époux sont nombreuses. C'est la deuxième fois qu'une plainte pour agression physique est déposée par la plaignante à l'encontre de l'inculpé. Toujours mariés au moment des faits, il avait reconnu avoir frappé sa femme et sa fille, et avait écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis, plus des dommages et intérêts. Mais les différends entre les ex-époux ne s'arrêtèrent pas là puisqu'une autre plainte pour destruction de biens d'autrui avait été déposée par la suite. Une demande «commune» de divorce a, logiquement, serait-on tenté de dire, été mise en instance. Ce qui n'a nullement empêché l'accusé de battre à nouveau son ex-femme. La pomme de discorde entre les deux est l'appartement de monsieur, qu'il a dû céder à madame lors de la séparation des biens, tout en introduisant un recours en justice afin de se réapproprier ledit logement. «Si j'avais un autre endroit pour mettre mes enfants à l'abri de la folie de leur père, je l'aurais fait depuis longtemps. Malheureusement, nous n'avons nulle part où aller», sanglota la plaignante. Ce qui attisa la colère de l'accusé, qui jura ses grands dieux que tous ces griefs n'étaient que calomnies, assurant qu'il n'avait pas levé la main sur la victime, «du moins pas cette fois-ci». «D'ailleurs, je suis dans l'incapacité de frapper quiconque, car j'ai une blessure au poignet. Et c'est elle qui me l'a causée !», déclara-t-il, suscitant l'interrogation du juge, qui demanda de plus amples explications. «Le jour où elle m'a accusé de l'avoir frappé, en fait c'est elle qui m'a battu. Des voisins pourront même témoigner : ils l'ont vue me poursuivre, en s'agrippant à ma veste et en m'assénant des coups», lança-t-il, déclenchant l'hilarité générale. Et même de la plaignante, qui s'esclaffa : «Monsieur le président, me voyez-vous agresser un homme de sa corpulence ? Sa blessure date de plusieurs années, et je n'y suis absolument pour rien.» Le procureur de le République requit à l'encontre de l'accusé une peine de prison ferme, en concluant son intervention d'un : «Tu n'as pas le droit de la frapper. La violence n'arrange jamais rien.»