Environ cinquante affaires ont opposé les membres de la même famille, à savoir les sœurs, les frères et leur mère pour le même litige. Certes, la convoitise rend dans la majorité des cas les gens esclaves de la matière, mais arriver jusqu'à accuser sa sœur d'adultère, compromettre l'avenir de deux enfants et poursuivre sa mère en pénal… Est-ce possible ? Cette histoire absurde n'est réellement que l'un des épisodes d'une chronique qui a déchiré toute une famille à cause de l'héritage. L'une des sept sœurs que compte cette famille est accusée de falsification des actes de naissance de deux enfants, suite à une procédure judiciaire entamée par sa sœur constituant la partie civile. «Cette affaire traîne depuis dix ans. Ma sœur qui voulait se venger de moi a inventé une histoire de toutes pièces en déclarant à mon mari qu'il n'est pas le père des jumeaux», s'est lamentée l'accusée dans le hall du tribunal. Selon ses dires, le père affolé par cette nouvelle choquante a refusé de reconnaitre ses enfants, ce qui l'a obligée à donner son nom à ces deux innocents. Mais l'intrigue ne s'est pas arrêtée là. Après la séparation du couple, la sœur qui ne cesse de réclamer sa part d'héritage continue à leur créer des problèmes en accusant sa sœur d'avoir adopté ces deux jumeaux et de ne pas en être la mère utérine. Pis encore, elle l'a accusée de falsification de documents officiels, à savoir les actes de naissance de ses enfants. L'origine du conflit remonte à 1999, lorsque la mère avait légué son héritage à l'une de ses filles qui l'avait prise totalement en charge. Mais cette nouvelle est mal accueillie pas les autres fils qui ne voulaient toujours pas admettre la décision de leur mère : «Ma sœur qui m'accuse dans cette affaire voulait à tout prix annuler le testament. D'ailleurs, elle m'avait même proposé de lui trafiquer un certificat médical au niveau du service psychiatrique remettant en cause l'état de santé de ma mère. J'avais refusé cette manœuvre. Et depuis, elle n'a pas cessé de m'agacer avec ses histoires démentes», a déploré cette femme inculpée en compagnie de sa mère qui confirme ses propos. Tout de même, le parquet a requis une peine d'une année de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 dinars à l'encontre de l'inculpée. Par ailleurs, Me Benghanem, l'avocat de la défense, s'est montré rassurant après sa plaidoirie. «Je fais confiance à notre justice qui trouvera sûrement une solution définitive pour cette famille qui a éclaté à cause des procédures judiciaires entamées contre la mère et sa fille».