Le président Barack Obama s'est doublement engagé à poursuivre les efforts pour trouver une solution ''pacifique, durable et mutuellement acceptable'' sur la question du Sahara occidental et aussi à protéger les droits de l'Homme du peuple sahraoui dont les violations ont été dénoncées, à maintes reprises, par le département d'Etat, le Congrès et les ONG internationales. A l'issue de la rencontre entre le Président américain et le roi du Maroc Mohamed VI, vendredi à Washington, la Maison-Blanche a publié un communiqué conjoint qui a consacré un chapitre spécial à la question du Sahara occidental et les droits de l'Homme du peuple sahraoui, et ce, au même titre que les autres volets relatifs aux relations bilatérales américano-marocaines, à la sécurité régionale et à la lutte contre le terrorisme, à l'Afrique et à la paix au Moyen-Orient. Traitement de la question sahraouie dans le cadre de l'ONU Le communiqué de la Présidence américaine met clairement en avant que le dossier du Sahara occidental doive être traité dans le cadre des Nations-Unies, et ce, avec le plein appui des Etats-Unis aux négociations conduites par l'ONU et aux initiatives de l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, tout en exhortant le Maroc et le Front Polisario à œuvrer pour parvenir à une solution. A ce sujet, rappelle-t-on, M. Ross avait informé récemment le Conseil de sécurité qu'il ne convoquerait un nouveau round de négociations entre les deux parties au conflit que dans la cas d'une ''amélioration des perspectives'' pour la tenue d'une réunion conjointe. Pour arriver à cet objectif, il avait alors annoncé une nouvelle approche à travers le lancement d'une nouvelle phase de négociations fondées sur des échanges bilatéraux séparés avec chacune des deux parties, le Maroc et le Front Polisario. La question des droits de l'Homme Durant sa rencontre avec le roi marocain, le chef de la Maison-Blanche a également tenu à soulever la question de la violation des droits de l'Homme du peuple sahraoui par le Maroc et pour laquelle des membres du Congrès américain, les ONG internationales et la presse américaine l'ont intensément appelé à la traiter en priorité. Dans cette optique, la Maison-Blanche a fait savoir que le président Obama et le Roi du Maroc ont affirmé leur engagement commun à l'amélioration des conditions de vie du peuple du Sahara occidental et ont convenu à travailler ensemble pour continuer ''à protéger et à promouvoir'' les droits de l'Homme dans le territoire sahraoui. En réaction à l'ensemble de ces engagements, le Front Polisario s'est félicité, tout d'abord, de la position du président Obama pour assurer la protection des droits Humains du peuple sahraoui. Mais pour le représentant du Front Polisario à Washington, Mohamed Yeslem Beisat, des mesures et des mécanismes pratiques de surveillance des droits de l'Homme doivent, en conséquence, être instaurés pour la mise en œuvre de cet engagement des Etats-Unis. L'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination Commentant, par ailleurs, la position américaine sur le conflit du Sahara occidental telle qu'énoncé dans le communiqué, M. Beisat a tenu à observer que le président Obama juge, également, que le plan d'autonomie proposé par le Maroc comme une ''approche potentielle'' qui figure, d'ailleurs, parmi les autres approches incluses dans les résolutions de l'ONU depuis juillet 2003. Dans ce sens, M. Beisat rappelle que le référendum d'autodétermination du Sahara occidental, promis depuis plusieurs années, prévoit trois options qui sont, en l'occurrence, l'indépendance du Sahara occidental, l'intégration au Maroc ou l'autonomie. Néanmoins, a-t-il déclaré à l'APS, c'est au peuple sahraoui de se prononcer sur l'une de ces trois options ''dans le cadre de l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination''. Par ailleurs, le représentant sahraoui s'est aussi félicité que le président Obama ait abordé, lors de son entretien avec le roi Mohamed VI, la question des procès de civils qui sont traduits devant les tribunaux militaires marocains et pour laquelle le communiqué conjoint note que le Roi du Maroc ''s'est engagé à mettre fin à cette pratique''. A ce sujet, M. Beisat a souhaité que cet engagement du roi Mohamed VI soit appliqué avec effet rétroactif et que les Sahraouis civils condamnés par les tribunaux militaires marocains soient mis en liberté, en citant les cas des 24 prisonniers de l'affaire Gdeim izba lourdement condamnés par le tribunal militaire de Rabat en février dernier, et de Mohamed Elhafed Iazza et de Mbarek Daoudi. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.