Neuf personnes dont quatre policiers ont péri lundi en Irak, secoué depuis le début de l'année par une recrudescence des violences meurtrières, ont rapporté des sources médicales et de sécurité. Dans un quartier du nord-est de Bagdad, un attentat à la voiture piégée contre un poste de police a fait quatre morts et 10 blessés parmi les policiers. Dans le même temps, une bombe a fait un mort et quatre blessés parmi des miliciens sunnites Sahwa. Ces milices ont été recrutées en 2006 par l'armée américaine pour combattre Al-Qaïda dans les régions sunnites et assurer la protection des oléoducs qui traversent les zones tribales sunnites. Dans d'autres attaques distinctes à Bagdad, trois personnes ont été tuées, dont un employé du ministère de la Justice, tandis qu'à Mossoul (nord), une bombe magnétique placée sur une voiture a tué un chauffeur. La police a également trouvé près de Tikrit (nord) le corps d'une femme tuée dans la nuit. L'Irak connaît une recrudescence des violences depuis le début de l'année, avec plus de 5.900 morts pendant cette période, renouant avec les niveaux de 2008 lorsque le pays sortait d'un conflit particulièrement sanglant entre chiites et sunnites. Face à l'escalade des violences, le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki a demandé fin octobre l'aide de Washington. Ankara et Paris ont également proposé une assistance. Des élections législatives sont prévues fin avril en Irak, où la paralysie de l'appareil politique, due en grande partie aux différends entre sunnites et chiites, associée à une corruption endémique, contribuent à alimenter l'instabilité. L'escalade des violences est en outre liée au conflit en Syrie qui a, selon des experts, enhardi les groupes liés à Al-Qaïda.