La Juventus a retrouvé toute sa hargne, mais son démarrage d'escargot en Ligue des champions ne lui laisse plus le moindre droit à l'erreur si elle veut se qualifier, à commencer par la réception du FC Copenhague, mercredi. Dernière du groupe, elle doit déjà battre les Danois avant de se rendre à Istanbul pour la dernière journée, où son contrat dépendra du résultat du Galatasaray au Real Madrid mercredi. Mais "nous avons notre destin entre nos mains", souligne Antonio Conte, puisque deux victoires lui garantissent un ticket pour les 8e de finale. "Devoir absolument gagner rend le match très difficile, mais en même temps, cela simplifie nettement les choses, soit on gagne, soit il n'y a pas de lendemain", ajoute-t-il. L'entraîneur "juventino" n'a plus de joker, mais une manche pleine d'as. Ses leaders se sont réveillés, et son équipe est redevenue le bloc quasi infaillible des deux dernières saisons. La Juve reste sur cinq victoires sans prendre de but en Championnat d'Italie, où sa défense collective décourage à nouveau ses adversaires. En C1, elle a tenu tête au puissant Real Madrid (2-2) dans un match de très haut niveau. En plus, Conte s'est trouvé un duo d'attaque de western spaghetti, "L'Apache et le Basque", qu'il n'avait pas auparavant. "L'Apache" Carlos Tevez, molosse râblé qui mord les défenses aux quatre coins du terrain, et Fernando Llorente le Basque, buteur élancé habile à jouer en pivot, se sont découverts complices et complémentaires. Llorente, de flop à top Dimanche à Livourne (2-0), Llorente a marqué le premier but de volée et a servi en appui digne d'une raquette de basket le second à l'Argentin Tevez. Llorente, passé de flop du mercato estival à titulaire, a déjà marqué deux fois en C1, au Real (défaite 2-1 à Madrid), mais L'Apache est muet dans cette compétition depuis le 7 avril 2009 (il jouait alors à Manchester United). Les tifosi attendent qu'ils affinent leurs combinaisons pour prolonger en C1 le réveil majestueux de la "Vieille Dame" en Serie A. Pour les alimenter, Conte peut compter sur son milieu de terrain, où Andrea Pirlo plane à nouveau, et où le Français Paul Pogba s'affirme un peu plus chaque jour comme un crack. Même la défense fonctionne à nouveau à la perfection, malgré l'absence de plusieurs titulaires, tant le système est bien rôdé. A Livourne, Conte a fait reculer Arturo Vidal en charnière, en l'absence de trois joueurs (Andrea Barzagli blessé et forfait aussi contre le FCK, Angelo Ogbonna et Leonardo Bonucci suspendus), et le Chilien a fait bonne garde. Finalement, la gifle de Florence (de 2-0 à 2-4) a réveillé cette équipe. "Il y a de grandes défaites qui te font beaucoup de bien, explique Gianluigi Buffon. Depuis le match contre la Fiorentina, il y a plus d'attention, plus d'agressivité, plus d'application". "Oh, les défaites ne font jamais de bien, nuance Conte. Mais si elles surviennent, on a de bonnes raisons pour chercher à ne pas les revivre. Ce jour-là, l'équipe a eu 15 minutes de +black out+, elle a perdu son invincibilité, mais du coup, elle a retrouvé tout de suite la même volonté, la même intensité, l'envie qui n'a jamais manqué à mes joueurs." Après trois nuls et une défaite dans ce groupe B, la Juve a retrouvé l'envie et du jeu, et compte enchaîner deux brelans de points.