L'explosion d'un dépôt de munitions dans le Sud libyen a fait plus de 40 morts jeudi, a annoncé un responsable des forces de sécurité. A Benghazi, dans l'est du pays, quatre soldats ont été tués dans de nouveaux affrontements entre l'armée et des miliciens islamistes. A Brak al Chati, près de la ville de Sebha, dans le Sud désertique, une quarantaine de personnes, des Libyens et des étrangers, ont pénétré dans un dépôt de l'armée pour voler des munitions lorsqu'une explosion s'est produite. Le bilan d'une quarantaine de morts pourrait s'alourdir car le site était toujours durant la nuit la proie des flammes, a dit le responsable. A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, trois militaires ont péri dans les combats qui ont éclaté lorsqu'une voiture remplie d'armes et d'explosifs a été stoppée à un barrage, a déclaré Wanis Boukhmada, commandant des forces spéciales de l'armée dans la ville. Les miliciens islamistes qui se trouvaient dans le véhicule étaient également en possession d'une forte somme en argent liquide. Jeudi matin, un militaire a également été abattu par des inconnus dans un autre secteur de la ville. "Nous sommes aussi musulmans" Des responsables de l'armée sont intervenus à la télévision nationale pour demander aux islamistes et à tous les miliciens de rendre les armes et d'engager le dialogue. "Frères d'Ansar al Charia, vous êtes musulmans et nous le sommes aussi. Nous n'avons pas de divergences sur la religion (...) mais ne cherchez pas à imposer quelque chose qui n'a rien à voir avec cette religion", a dit Salah Obeïdi, commandant des forces armées dans l'est. Nombreuses milices Le pouvoir de transition mis en place à Tripoli depuis la chute de Mouammar Kadhafi fin 2011 peine à imposer son autorité aux nombreuses milices combattantes issues de la révolution et aux groupes islamistes présents dans le pays.