Une forte colonne motorisée de l'armée libyenne est entrée vendredi à Benghazi, grande ville de l'est de la Libye où attentats et assassinats sont quasi quotidiens depuis plusieurs mois. Deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi, le gouvernement libyen peine toujours à imposer son autorité à travers le pays. Jeudi soir, de violents affrontements à l'arme lourde entre milices rivales ont fait trois morts à Tripoli, la capitale. Des centaines de véhicules blindés de transport de troupes et de camions armés de canons ont traversé vendredi la vieille ville de Benghazi, près de la Corniche, juste après la grande prière, ont rapporté des habitants. "Nous sommes aux côtés du peuple", a lancé à la foule Wanis Boukhmada, commandant des forces spéciales. "Nous ne tolérerons plus qu'on porte atteinte à la sécurité", a-t-il ajouté. Quelque 500 habitants de la capitale de la Cyrénaïque, la deuxième ville du pays, ont acclamé les militaires. Quelques heures plus tard, cependant, un officier des forces de sécurité était assassiné dans la ville. En juin, des affrontements entre milices rivales avaient fait une quarantaine de morts à Benghazi et des renforts avaient déjà été dépêchés sur place. Dans le port de Hariga, dans l'est du pays, où les installations sont bloquées depuis plus de deux mois par une grève, des manifestants ont par ailleurs empêché vendredi le chargement de pétrole brut à bord d'un tanker qui devait appareiller pour l'Italie.