Eclairage public défaillant, dégradation de petits tronçons menant aux demeures, façades non repeintes depuis des années, chaussées éventrées, ce sont les principales lacunes que déplorent par les habitants de la partie supérieure de cité Espérance «El Amel», surnommée «l'Alphabet», où vivent 140 familles depuis le début des années 1970. Les résidants dénoncent également la ségrégation dont elles font l'objet. «La partie inférieure de la cité, appelée numérique, est mieux nantie en matière de projets intervenant dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie des citoyens, contrairement à l'Alphabet, où j'habite, qui est oubliée», nous dira un habitant. Venant à sa rescousse, un autre citoyen nous rapporte cette anecdote : «Un jour, voyant un entrepreneur qui a engagé des travaux sur une chaussée, nous avons jubilé. Joie éphémère, puisque quand on l'a interrogé, il a déclaré qu'il s'est trompé de cité ! Notre courroux a été encore plus grand, en constatant que la remise de la chaussée dans son état initial n'a pas été effectuée.» La nuit, le quartier est plongé dans le noir. L'obscurité est d'autant plus néfaste lorsqu'il s'agit d'emprunter un tronçon de route dégradé qui réserve bien des surprises aux automobilistes. «Nous ne vivons pas au chef-lieu de wilaya, nous sommes dans un village», dira, ironique, un habitant. Devant cet état de fait, les citoyens interpellent les autorités locales afin qu'elles règlent ces situations anachroniques. Malgré les désagréments qu'ils endurent, les habitants disent ne pas perdre espoir, le passé récent leur donne raison. Le règlement graduel de l'alimentation en eau potable à la cité en est l'indice de réconfort. C'est d'ailleurs la seule bonne action digne de ce nom.