Situation Construits en 1985 par une société canadienne, les préfabriqués de la cité 8-Mai-1945, sont dans un état de dégradation avancé. Les 520 logements de types F2, F3, F4 dans lesquels vivent plus de 3 000 personnes, semblent ne plus résister aux effets du temps et de la main de l?homme. «Infiltration des eaux de pluie, dégradation des toits, des parois, des portes et des fenêtres, actes de vandalisme sur les murs.» «Ces immeubles sont, en réalité, des logements provisoires, parce que les matières utilisées sont le bois, le fer et le béton. Les habitants n?hésitent pas à gratter les murs par dégoût ou par vengeance. Résultat, il y a des immeubles où le fer, rouillé sous l?effet de la pluie, apparaît clairement. Normalement, cette cité devrait être un centre de transit», explique un riverain venu de Belcourt, d?où est issue d?ailleurs la majorité des habitants de la cité 8-Mai-1945. Les habitants de cette cité affirment que les immeubles n?ont pas été repeints depuis une vingtaine d?années ce qui accélère leur vieillissement. Quelques habitants, défiant toute réglementation, n?ont pas hésité à aménager de petite cour ou des baraques. «Si chacun agit de cette manière, dans quelques années cette cité deviendra un bidonville», se désole un riverain. D?autres personnes, qui habitent le rez-de-chaussée, certainement nostalgiques de l?époque où ils travaillaient leurs terres, cultivent les parcelles de terrain près de leurs maisons, «On y trouve de tout, des fleurs, des oignons, des fèves, des petits pois, etc. Même si le produit n?est pas destiné à la vente, ils font cela dans l?espoir de se voir octroyer un jour ces petits lots», atteste un riverain. Les aires de jeu sont inexistantes dans cette cité et il n?y a aucun terrain de proximité. «Nos enfants font comme les adultes. Du matin au soir, ils sont devant leurs immeubles», explique un père de famille.