Les deux ressortissants algériens détenus à Guantanamo, dont les autorités algériennes viennent d'émettre un avis sans objection à la demande américaine de leur rapatriement, "ne risquent rien" en Algérie, a indiqué jeudi le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. "Les deux détenus algériens à Guantanamo ne risquent rien en Algérie, car ils ne sont coupables de rien", a affirmé à l'APS Me Ksentini, précisant qu'il n'y a "aucune anomalie" dans leur accueil en Algérie, d"'autant qu'ils jouissent de la nationalité algérienne". "C'est tout à fait normal qu'ils soient rapatriés en Algérie, comme les autres détenus déjà libérés de Guantanamo et sur lesquels ne pèsent aucune charge", a-t-il ajouté, estimant le nombre de détenus algériens libérés de Guantanamo à plus de 10 personnes. Me Ksentini a relevé que la justice algérienne s'était "penché justement" sur les cas de ces détenus libérés, en "toute souveraineté" et ils ont été acquittés, soulignant "qu'il n'y avait rien dans leurs dossiers". "C'est une question de souveraineté de constater que des Algériens soupçonnés ailleurs de terrorisme, soient mis à la disposition de la justice afin de lui permettre de jeter un coup d'£il sur leurs dossiers", a-t-il estimé, assurant que "comme leurs dossiers sont vides, ils rejoindront leur foyer tranquillement". Interrogé sur le refus des deux détenus d'être rapatriés en Algérie par crainte de "subir des abus", préférant d'autres destinations, notamment la Bosnie ou le Canada, Me Ksentini a affirmé que leur peur était "injustifiée" et "inutile". "Ils ont des craintes injustifiés et inutiles. Ils n'encourent aucun danger. Ce sont des gens qui sont coupés de leur pays et qui ont perdu la notion des réalités (en Algérie) depuis longtemps. Ils ignorent que le pays vit la réconciliation nationale depuis 2005", a-t-il noté. Les autorités algériennes ont émis un avis sans objection à la demande américaine de rapatriement vers l'Algérie, le 4 décembre 2013, de deux ressortissants algériens, les nommés Djamel Ameziane et Bensayah Belkacem, détenus à la base navale de Guantanamo. Sur la base des engagements convenus avec la partie américaine depuis 2007, et en conformité avec la pratique utilisée lors des transferts précédents de ce type, la prise en charge de ces ressortissants tant par les services spécialisés que par les instances judiciaires compétentes, est mise en œuvre en application des procédures légales en vigueur en la matière, a-t-on précisé de même source.