La commune de Boudjellil, située à l'extrême sud de la wilaya de Béjaïa, marque le pas... depuis l'indépendance du pays. Cette municipalité n'a pas connu de changements notables à même de juguler le sous-développement ambiant. Aucun secteur n'a connu d'avancées. Qu'il s'agisse du logement social, du transport, de l'investissement, de la santé ou de la jeunesse et des sports, pour ne citer que ceux-là. Concernant le logement, toutes options confondues, la commune n'a réalisé que 40 logements (LSP et évolutifs). Un quota jugé très en deçà de la demande. Cependant, l'option du logement rural, à travers l'aide du Fonds national du logement rural (Fonal) fait recette eu égard à la somme octroyée, qui est de 700 000 DA, et qui fait le bonheur des ménages. Une option qui s'avère en fin de compte un palliatif pour le logement social, qui demeure tributaire, entre autres, de la disponibilité d'assiettes foncières et de quotas à attribuer par la wilaya. Cette commune souffre aussi sensiblement du manque de transport. Si des localités accusent un déficit en matière de transport en commun, à l'image des villages Béni Mansour et Tala El Bir, d'autres, en revanche, n'en disposent pas, telles les localités de Ath Saïda, H'lassa, Aït Dassen et bien d'autres. L'investissement pour sa part n'a pas connu un engouement de la part des opérateurs économiques. Seule une société de fabrication de traverses en béton bi-bloc est implantée à Larbaâ Takdimt. Bien avant, les sociétés Baticompos (1984) et Somacob (1970) se sont installées. Le secteur de la santé est peu enviable puisque seule une polyclinique sous-équipée, sise à Boudjellil (chef-lieu communal), tourne avec un effectif réduit et des services vitaux inexistants, comme la maternité, la radiologie, le laboratoire d'analyses et tant d'autres carences. Le village de Béni Mansour dispose, lui aussi, d'un centre de santé déshérité. La jeunesse et les sports ne sont que «deux coquilles vides» dans cette commune, car il n'existe pas d'infrastructures qui puissent porter à bras-le-corps la masse juvénile afin de combler son manque de loisirs. Aucun centre culturel, pas de salles omnisports, encore moins de bibliothèques, les seuls endroits pour l'évasion et la distraction, en dehors des stades dégradés et ne répondant pas aux normes, demeurent la rue avec tous ses fléaux sociaux.