La commune de Boudjellil (sud-ouest de Béjaïa) fait partie, de l'avis des plus avertis, du lot des communes les plus touchées par le marasme et le sous-développement qui y perdurent depuis l'indépendance. Le logement, l'investissement privé, l'aménagement urbain, le réseau routier sont, entre autres, autant de secteurs névralgiques plongés dans la léthargie. En matières de logement, la commune n'a bénéficié en tout que de 20 logements sociaux, implantés à Beni Mansour (7 km de Boudjellil) et 20 autres logements évolutifs construits à Larbaâ Takdimt (4 km de Boudjellil). Cela est, bien évidemment, loin de répondre à une demande de plus en plus grande et pressante de la part des mal-logés. Pour ce qui est de l'investissement, aucun projet d'envergure n'a été enregistré dans cette localité depuis l'adoption de l'économie de marché par le pays. Seules deux usines, Somacob et Baticompos, relevant du secteur public, sont érigées depuis les années 1980. La rumeur donne cette dernière comme étant sur le point d'être rachetée par l'homme d'affaires Issaâd Rebrab. Cependant, d'après des sources proches du dossier, rien n'est encore sûr. En matière d'aménagement urbain, l'extension effrénée des constructions fait que l'assainissement ne suit pas immédiatement et, dans le meilleur des cas, il ne l'est que tardivement. Beaucoup de hameaux pâtissent de l'absence de réseaux d'évacuation des eaux usées, à l'image de Iaârkav, Laâziv et la partie haute du village de Tala L'vir, pour ne citer que ceux-ci. Par conséquent, les eaux des ménages se déversent, malheureusement, dans des ravins peuplés d'oliviers et même dans les champs. Le réseau routier est des plus délabrés, nonobstant sa longueur totale insignifiante qui serait d'une cinquantaine de kilomètres. Le chemin le plus important dans la commune est incontestablement le CW42 (15 km) qui passe par Béni Mansour, Iaârkav, Boudjellil, Larbaâ Takdimt et Aftis. Ce chemin fait la jonction entre la RN 5 et la RN 26. Bitumé en 2004 par segment et partiellement (environ 7 km), il s'est vite dégradé, comme nous l'avons constaté, révélant au grand jour des travaux faits d'une manière expéditive et grossière. Ce tronçon est très fréquenté par les poids lourds qui causent beaucoup de désagréments aux habitants des localités qui se plaignent du bruit, de la poussière et de la vitesse que certains conducteurs « s'amusent » à faire. La seule bonne note dans ce tableau noir, sont les travaux de raccordement au gaz naturel dont bénéficie actuellement le chef-lieu de la commune avec un budget de près de 10 millions de dinars. Toutefois, selon des sources locales, l'arrivée de cette énergie dans les foyers pourrait prendre un certain temps du fait du relief un peu difficile du village. Car le centre du village est constitué de quartiers très anciens, aux ruelles étroites et abruptes.