Les prix du pétrole progressaient lundi en cours d'échanges européens, confortés par le maintien du blocage des principaux terminaux pétroliers de l'Est de la Libye. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 109,93 USD sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,10 USD par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 47 cents, à 97,07 USD. "Le Brent s'est hissé au dessus de 109 USD le baril lundi, les inquiétudes sur l'offre ayant été ravivées après que la Libye a échoué à conclure un accord avec les protestataires pour mettre un terme au blocage de plusieurs terminaux pétroliers", indiquaient les analystes d'Investec. En effet, le blocus des principaux terminaux pétroliers de l'Est libyen, qui devait être levé dimanche, a finalement été maintenu, car les trois conditions posées par les protestataires, qui sont les gardes de ces installations, n'ont pas été satisfaites par le gouvernement. Les gardes réclament la formation de deux commissions, l'une chargée d'enquêter sur les accusations d'exportation illégale de pétrole, l'autre de superviser la commercialisation du brut. Ils exigent aussi l'attribution à la région de la Cyrénaïque - dont ils réclament l'autonomie dans le cadre d'une fédération - d'une part des revenus pétroliers. Ces gardes des installations pétrolières bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers du pays. Cette crise a provoqué la chute de la production libyenne à 250'000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal. "Si la situation se normalisait en Libye, le prix du pétrole serait de nouveau sous pression", prévenaient les experts de Commerzbank, en raison de la situation déjà confortable de l'offre sur le marché mondial du brut. Par ailleurs, les investisseurs restaient sur leurs gardes, alors que se tient mardi et mercredi la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour l'année 2013. Plusieurs indicateurs américains de bonne tenue publiés ces derniers temps ont alimenté les spéculations sur un début de ralentissement des mesures d'aide de l'institution dès cette réunion. Ces mesures consistent notamment en l'injection de 85 mrd USD par mois dans le système financier américain afin de soutenir la reprise de la première économie mondiale. Elles ont tendance à affaiblir le dollar et à alimenter l'appétit pour les actifs à risques, deux conséquences qui jouent en faveur du baril de brut.