Le président de la Bourse algérienne de la sous-traitance et du partenariat (Bastp), Kamel Agsous, a plaidé mardi pour une passation libre des marchés publics entre entreprises nationales publiques et privées pour développer le tissu de la sous-traitance algérienne. "Il faut libérer la relation entre entreprises nationales publiques et privées, afin de permettre aux PME algériennes de bénéficier davantage du vaste programme d'investissement public", a-t-il déclaré lors de la journée de présentation des actions de mise à niveau dans le secteur de la mécanique. Selon ce responsable, la hausse enregistrée dans l'activité des grands donneurs d'ordres, notamment publics, grâce aux nouveaux projets prévus dans le cadre de la relance du secteur industriel, "ne profite pas" aux privés algériens. "Il y a un décalage profond entre l'évolution du secteur public et celle du tissu industriel privé algérien", a-t-il regretté. Pour faire face à cette situation, M. Agsous a mis l'accent sur la nécessité d'autoriser l'attribution des marchés publics librement entre entreprises nationales, publiques et privées, sans être obligé de passer par les appels d'offres. Des facilitations procédurales ont été introduites fin 2012 à la réglementation des marchés publics, permettant de passer les marchés entre entreprises économiques publiques de gré à gré, rappelle-t-on. Le président de la Bastp a prôné ainsi la généralisation de ces assouplissements à toutes les entreprises algériennes, notamment privées, pour leurs permettre d'être actives en permanence, condition sine qua non pour réaliser les objectifs de la mise à niveau. Par ailleurs, il a jugé indispensable de concevoir et de déployer des mesures ciblées de soutien et d'accompagnement du tissu de PME existant tant au niveau de leur organisation que de leur capacité d'investissement et de partenariat. La Bastp a mis en œuvre, en partenariat avec le Programme d'appui aux PME/PMI et celui de la maîtrise des technologies d'information et de communication (PME II), un programme de formation, au cours de l'année 2013, pour la mise à niveau des entreprises relevant du secteur de la mécanique. Les PME membres de la Bastp, ont bénéficié de formation dans la programmation des machines et outils à commande numérique ainsi que dans le management d'équipe et la programmation de travail. L'appui du PME II au secteur de la mécanique a nécessité un budget de 815.000 euros, ayant permis l'intervention de 45 experts pour assurer des missions d'étude, d'assistance technique et de formation. Globalement, le PME II a accompagné une trentaine d'entreprises de ce secteur, durant la période 2011-2013, dans l'élaboration d'un diagnostic et d'un plan de mise à niveau et 12 d'entre elles ont engagé effectivement un processus de mise à niveau. En outre, ce programme a procédé, dans le cadre d'appui institutionnel avec le ministère du Développement Industriel et de la Promotion de l'Investissement, à l'élaboration d'une étude pilote dans le domaine de la sous-traitance dans la filière des composantes automobile et trois études de projets d'investissements industriels dans le domaine de la sous-traitance automobile (pièces de décolletage, articles en caoutchouc et ressorts à lames et à boudins). Ces études ont pour objectif principal d'augmenter le taux d'intégration nationale dans le cadre de la production de véhicules Renault en Algérie. Les responsables de ce projet ont estimé ce taux entre 20 et 25% dans une première étape. D'autres études ont été élaborées, dans le cadre du même programme, pour la création d'un Centre technique des industries de la mécanique, qui prendra en charge la formation dans ce secteur, les essais de machines et la veille technologique.