La liste des candidats retenus pour l'élection du président de la République a donc été rendue publique par le Conseil constitutionnel après une série de réunions à l'issue desquelles le choix a été porté, conformément à la loi, sur 6 candidats sur 13 ayant déposé leur dossier auprès de son greffe. Tous les moyens ont été mis à la disposition du Conseil constitutionnel pour mener à bien sa mission dans la transparence la plus totale. Hormis le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, Louisa Hanoune et Fawzi Rebaïne ont tous deux déjà postulé à la magistrature suprême en 2004, Djahid Younsi, Mohamed Saïd et Moussa Touati complètent la liste officielle des candidats qui auront à convaincre les citoyens lors de la prochaine campagne électorale qui débutera le 19 mars. Ce qu'on doit retenir avant tout de cette opération de «tri», qui a tenu en haleine les candidats, c'est le fait que le verdict, comme nous l'annoncions dans une de nos précédentes éditions, a été proclamé plus tôt que prévu par le Conseil constitutionnel qui s'est réuni, a rappelé M. Bessaïeh dans le communiqué rendu public avant-hier au journal télévisé de 20h, durant la période du 24 février au 2 mars pour délibérer sur les dossiers de candidature à l'élection du président de la République, prévue le 9 avril 2009. Cela a été rendu possible grâce au véritable travail de fourmi qu'ont effectué les équipes du Conseil constitutionnel. M. Bessaïeh le confirme : «Le Conseil constitutionnel a mobilisé des moyens humains et matériels conséquents et a réquisitionné un nombre important d'agents de soutien détachés d'organismes et d'institutions publics, contribuant ainsi à l'accomplissement de l'énorme travail dont est investi le Conseil constitutionnel dans le délai fixé par la loi.» Il fera savoir dans ce cadre que «pour la première fois, des équipements modernes permettant le comptage et le compostage des souscriptions de signatures avant la saisie de leurs données et de s'assurer, grâce aux moyens informatiques mis en place, de leur conformité ont été utilisés», exprimant par là même sa satisfaction «quant aux bonnes conditions dans lesquelles s'est déroulée l'opération de contrôle des signatures qui a été empreinte de transparence et du strict respect des dispositions constitutionnelles et législatives.» Dossiers incomplets et candidats «malintentionnés» Le président du Conseil constitutionnel n'a pas omis également de relever avec dépit dans son intervention certains points négatifs qui auraient pu «entacher l'opération» si ce n'est le sérieux qui a régné tout au long de l'opération qui revêt une importante capitale. Même si, a-t-il précisé, par souci de respect du droit de tout citoyen de se porter candidat à l'élection, le Conseil constitutionnel a reçu «tous les candidats (13 en tout) et a accepté le dépôt de l'ensemble des dossiers, fussent-ils incomplets, avant de procéder à leur vérification et de s'assurer de leur validité», certains candidats, a noté M. Bessaïeh, «ont déposé un nombre de souscriptions largement en deçà du seuil minimal exigé par la loi.» Ce qui peut être assimilé par beaucoup à du mépris envers les lois de la République. Il rappellera fermement à ce propos que la candidature à la magistrature suprême du pays revêt, en soi, une importance capitale dès lors qu'elle pourrait conduire à l'élection de celui qui est appelé à assumer les plus hautes charges de l'Etat et à conduire, par conséquent, le destin de tout un peuple. Pire, fera remarquer le président du conseil, «certains candidats ayant déposé des dossiers incomplets ont tenté de les compléter après expiration du délai légal, soit au-delà du 23 février». L'on rappellera, à cet effet, que pendant l'opération de collecte de signatures, certains candidats, qui savent mieux que quiconque que leurs chances de passer le cap sont infimes, ont exprimé leurs vœux de voir la date du 23 repoussée d'une semaine, ce qui est en soi contraire à la loi. Après avoir arrêté la liste des candidats retenus à l'élection du président de la République, le Conseil constitutionnel a rendu également des décisions individuelles motivées de rejet des candidatures n'ayant pas satisfait aux conditions légales, notamment celles prévues par l'article 159 de la loi électorale. Elles seront notifiées aux intéressés et publiées au Journal officiel. Ainsi, ce sera une autre étape qui commence dès à présent pour les candidats retenus, celle de préparer la campagne électorale qui s'annonce d'ores et déjà palpitante.