Reporters Sans Frontières (RSF) et le comité de soutien en France du journaliste marocain Ali Anouzla, qui doit comparaître lundi prochain devant le juge d'instruction chargé des affaires de terrorisme près l'annexe de la Cour d'appel de Salé, près de Rabat, ont demandé vendredi l'abandon des charges retenues contre le directeur du site arabophone Lakome. En plus de l'abandon des charges, ils demandent la clôture de l'instruction ainsi que la levée du "blocage" des versions arabophone et francophone du site Lakome. "Toute poursuite engagée en vertu de l'application de la loi anti-terroriste, ou même du Code de la presse, démontrerait l'acharnement des autorités contre ce journaliste connu pour sa liberté de ton", déclarent les deux organisations sur le site de RSF. Ali Anouzla avait été arrêté le 17 septembre dernier à Rabat pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais. Cet article renvoyait lui-même vers une vidéo attribuée au groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Libéré le 25 octobre après avoir passé plus de cinq semaines en "détention préventive", Ali Anouzla reste cependant inculpé, entre autres, d'"assistance matérielle" et "apologie du terrorisme", et encourt de dix à trente ans de réclusion criminelle. Par ailleurs, les versions arabophone et francophone du site Lakome sont toujours bloquées depuis le 17 octobre.