Le prix du pétrole coté à New York a grimpé à son plus haut niveau en deux mois vendredi, aidé par un chiffre meilleur que prévu sur la croissance américaine, de bon augure pour la demande énergétique. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, dont c'est le premier jour de cotation, s'est apprécié de 28 cents pour s'établir à 99,32 dollars, un niveau plus atteint depuis le 18 octobre. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 111,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,48 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Les autorités américaines ont annoncé que l'économie des Etats-Unis avait progressé à un rythme bien plus fort que prévu au troisième trimestre grâce à une accélération de la consommation, le produit intérieur brut (PIB) croissant de 4,1% en rythme annualisé après une croissance de 2,5% au deuxième trimestre. C'est le rythme de croissance le plus rapide depuis fin 2011 pour la première économie, remarquait Matt Smith de Schneider Electric. Ce chiffre vient aussi justifier à posteriori la décision de la banque centrale américaine de commencer à réduire son soutien à l'économie annoncée mercredi, ajoutait le spécialiste. Cette décision est à priori plutôt négative pour les cours du brut car les achats d'actifs de la Fed favorisent les investissements dans les actifs jugés risqués et diluent la valeur du dollar, deux éléments de nature à faire monter le prix du brut. Mais les investisseurs, qui font monter le cours du brut depuis mercredi, ont préféré y voir le signe d'une accélération de l'activité dans la première économie mondial pouvant se traduire par un regain de vigueur de la demande énergétique. La fédération professionnelle du secteur pétrolier API a d'ailleurs déjà indiqué jeudi que la consommation en produits raffinés aux Etats-Unis avait augmenté de 4,9% sur un an en novembre, pour atteindre en moyenne 19,4 millions de barils par jour. Le cours du Brent a par ailleurs profité, dans une plus grande mesure que le WTI, des problèmes persistants en Libye où les rebelles refusent de rouvrir les terminaux pétroliers de la région riche en pétrole de l'est du pays, notait Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. Les gardes des installations pétrolières bloquent depuis fin juillet les principaux terminaux pétroliers du pays. Cette crise a provoqué la chute de la production libyenne à 250.000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal. Les investisseurs sont aussi restés attentifs à la situation au Soudan du Sud, où un regain de tensions fait craindre une nouvelle baisse de la production du pays.