L'Egypte a officiellement déclaré "organisation terroriste" la confrérie des Frères musulmans du président destitué Mohamed Morsi, ont indiqué mercredi des ministres à l'issue d'une réunion du gouvernement. La confrérie n'aura plus le droit de manifester, comme elle le faisait jusqu'ici. Le vice-Premier ministre Hossam Eissa a annoncé que la confrérie, vieille de 85 ans, avait été déclarée "organisation terroriste". Le ministre de la Solidarité sociale Ahmad el-Boraie a ajouté que "toutes ses activités" étaient désormais interdites, notamment "les manifestations". Le gouvernement égyptien a accusé les Frères musulmans d'être responsables de l'attentat-suicide contre un bâtiment de la police, mardi, dans le nord du pays. L'attaque a fait 15 morts, en majorité des policiers, ainsi qu'une centaine de blessés. Mais l'attentat avait été aussitôt condamné par les Frères musulmans. Attentat revendiqué Ansar Beit al-Maqdess, mouvement jihadiste basé dans le Sinaï égyptien qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda, a de son côté revendiqué mercredi cet attentat-suicide à la voiture piégée perpétré la veille de Noël contre le siège de la police à Mansoura. Dans un communiqué posté sur des forums jihadistes, le groupe dit avoir "pu viser le QG de la police". L'armée égyptienne a, elle, affirmé avoir déjoué une attaque du Hamas palestinien dans le Nord-Sinaï, où les attentats se sont multipliés depuis la destitution du président Morsi début juillet. Ces violences dans cette région et ailleurs en Egypte ont eu lieu en représailles au coup de force des militaires et à la sanglante répression des pro-Morsi qui a fait au total plus d'un millier de tués et des milliers d'arrestations dans les rangs des islamistes. Ansar Beit al-Maqdess a par le passé revendiqué plusieurs attaques, dont la plus spectaculaire avait été, en septembre dernier, une opération-suicide contre le convoi du ministre égyptien de l'Intérieur qui en était sorti indemne.