Un étudiant a été tué samedi matin au Caire et soixante autres arrêtés dans des affrontements entre la police et des partisans des Frères musulmans, a annoncé un responsable hospitalier. Les partisans du président déchu Mohamed Morsi avaient précédemment mis le feu à un bâtiment de l'université Al-Azhar. L'étudiant, âgé de 19 ans, a été tué par balle alors que la police pénétrait dans le campus de l'université. La presse officielle a fait état de quatre autres étudiants blessés. Réagissant à l'arrestation, la veille, de plus de 250 manifestants islamistes, des étudiants soutenant les Frères musulmans ont en effet pénétré dans la faculté de Commerce, y ont interrompu un examen et ont mis le feu au bâtiment, a expliqué la source de sécurité. L'incendie, qui a ravagé deux étages, a ensuite été éteint par les pompiers. Tentative de dispersion Selon le quotidien pro gouvernemental "Al Ahram", les heurts ont éclaté lorsque les forces de l'ordre ont tenté de disperser des étudiants qui bloquaient l'entrée de salles d'examen. Aux tirs de grenades lacrymogènes, les manifestants, retranchés derrière des pneus enflammés, ont riposté par des jets de pierres. Les partisans des Frères musulmans sont remontés contre la direction d'Al-Azhar, la plus haute institution sunnite, qui avait soutenu l'armée lors de la destitution du président égyptien Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Cinq morts vendredi Les manifestations des partisans de Mohamed Morsi ont dégénéré vendredi en des heurts qui ont fait au total cinq morts, selon un nouveau bilan fourni samedi matin de source médicale, et donné lieu à 265 arrestations. Le gouvernement a déclaré mercredi la confrérie des Frères musulmans "organisation terroriste", au lendemain d'un attentat suicide à la voiture piégée ayant fait 15 morts dans le nord du pays et revendiqué par un groupe jihadiste. Les dirigeants de la confrérie risquent désormais la peine capitale pour "terrorisme", selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif. Journal interdit Ses membres sont interdits de manifestation, et le journal du mouvement, "Liberté et Justice", a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011.