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Une trop forte odeur de pétrole…
Le Soudan, nouvel axe du mal pour l'Oncle Sam ?
Publié dans Le Temps d'Algérie le 06 - 03 - 2009

Que mijote encore l'Occident bien pensant contre le Soudan, avec le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) ?
A quoi jouent les Occidentaux et surtout les vassaux européens de l'Oncle Sam, en organisant cette cabale qui ne veut pas dire son nom ?Une comédie shakespearienne ? Un feuilleton hollywoodien où George Clooney joue le premier rôle ?
Pourquoi la CPI, que l'on espérait être un outil au service d'une justice et d'un droit international, lance-t-elle ce «mandat» aujourd'hui ? Quelles pressions peut-on entrevoir derrière cette décision qui arrive fort à propos pour porter bénéfice à des intérêts militaro-industriels et énergétiques qui ne cachent plus leurs appétits croissants ?
Omar El Béchir, loin d'être considéré aujourd'hui comme un «criminel de guerre», est devenu une victime et se pose en héros au Soudan. Le Soudan — personne ne l'ignore, encore moins les juristes de la CPI — est un pays où se trame et se joue depuis des décennies une partie d'échecs où les enjeux sont connus depuis longtemps. Personne ne peut nier aujourd'hui que cette «cabale» a pour seul prétexte de mettre la main sur des réserves fabuleuses de pétrole…
La Chine est plus rusée…
Le Soudan, la région du Darfour en réalité, est depuis les années 1970 au cœur d'ambitions énormes de la part des Américains qui y avaient déjà entrevu, grâce à leurs photos satellitaires, d'énormes gisements de pétrole.
C'est devenu depuis lors le nouvel objectif des Usa dans leur course effrénée pour le contrôle exclusif des matières premières. A l'évidence, les Etats-Unis ont assez de réserves chez eux et chez leurs alliés, mais il faut prévoir le tarissement de ces réserves et surtout s'assurer qu'elles seront disponibles en quantités suffisantes pour rester le pays le plus puissant du monde.
Avec l'émergence de puissances régionales comme l'Inde, l'Iran, le Pakistan, la Fédération de Russie, de l'Europe grandissante, mais surtout de la Chine, il y a péril en la demeure. Surtout face à la Chine, gargantuesque consommatrice de pétrole et produits dérivés…
Un nouveau front important s'est donc ouvert en Afrique, depuis l'invasion par les USA de l'Irak en 2003, entre Washington et Pékin pour le contrôle des ressources principales de pétrole.
Pékin a été plus rusé que Washington dans cette compétition à forts enjeux pour le contrôle du pétrole. En effet, rappelez-vous quand, en novembre 2006, les Chinois ont organisé un sommet qui a regroupé une quarantaine de chefs d'Etat africains !
La Chine populaire a ainsi magistralement occupé le terrain en offrant aux dirigeants, notamment de l'Algérie, du Mali, de l'Angola, de l'Afrique du Sud, du Nigeria, de la République centrafricaine, de la Zambie..., des prêts considérables à des taux plus que préférentiels, en échange d'importations d'hydrocarbures et de prospections.
Les dégâts du condominium anglo-égyptien
Aussi, lorsque Omar El Béchir a pris le pouvoir en 1989 et surtout lorsqu'il a affiché ouvertement son idéologie islamiste, la donne a changé dans la région. Elle a d'autant plus changé que El Béchir est un général qui a servi dans l'armée égyptienne en 1973 contre… Israël !
Omar Hassan El Béchir, c'est vrai, mène d'une main de maître son pays où cohabitent plus de cinq cents peuplades ou tribus appartenant à plus de cinquante ethnies différentes.
«Le nord et l'ouest du pays sont majoritairement peuplés d'Arabes (environ 50%), de Nubiens, de Fours, de Noubas et Koushites. Dans le Sud dominent les ethnies africaines, dont les Azandès et Lwos (ou Luos) d'origine nilotique, à la frontière congolaise.»
Peut-on réellement appliquer, dans de telles conditions, une réelle démocratie ? Franchement !
«Si les ethnies du Nord et du Sud sont fort différentes sur le plan culturel, elles présentent toutefois de nombreuses ressemblances physiques dues aux nombreux métissages entre Arabes et Africains dans le passé.» Ceci pour le petit rappel historique.
Un rappel qu'il convient d'enrichir par quelles anecdotes de la colonisation, notamment britannique — et j'espère que les «juristes des droits de l'homme» de la CPI s'y sont intéressés — afin de mieux comprendre ce qui se passe actuellement au Soudan.
En effet, l'héritage colonial britannique de Sa Gracieuse Majesté est tout simplement honteux, comme tous les héritages coloniaux.
Qui se souvient encore des «barons des marais» ?
Mais au Soudan, et particulièrement au Darfour, c'est pire. La situation qui prévaut dans cet immense pays, dont la superficie est plus de deux fois plus grande que celle de la France, n'est pas facile à comprendre.
En raison d'abord de son histoire, depuis l'époque néolithique, marquée par une riche civilisation née des contacts avec un Sahara en voie de désertification.
Frontalier avec neuf pays, dont notamment l'Egypte, le Soudan a été fortement influencé par la civilisation du «nouvel empire» avant d'annexer à son tour l'Egypte… Mais c'est une histoire moins ancienne qui permet de mieux comprendre certaines facettes de la situation actuelle.
Tout semble avoir commencé apparemment lorsque, le 19 janvier 1899, le gouvernement britannique a instauré un «condominium anglo-égyptien» sur le Soudan, faisant ainsi du Royaume-Uni le véritable maître du pays.
De fait, les Anglais vont s'occuper de gérer seulement le nord du pays et assurer son développement, au détriment des régions du sud qu'ils délaissent et confient à quelques fonctionnaires coloniaux que l'on surnommera les «barons des marais».
Des missionnaires chrétiens seront autorisés par l'autorité britannique à évangéliser les populations nilotiques, ce qui explique, en partie, que cette région soit à majorité chrétienne, contrairement au Nord qui connaîtra, pour sa part, l'invasion arabe et l'islamisation.
En 1924 déjà, les populations du Sud, exacerbées par les discriminations, sadiquement distillées par les potentats aux ordres des «barons des marais», se soulèvent. Les Anglais choisissent alors de mener une double politique.
Ils favorisent de fait les relations avec le Nord au détriment du Sud qui reste sous la tutelle des «barons des marais» qui l'exploiteront dans leurs seuls intérêts.
Le sud et le nord du pays sont pratiquement «partagés», car les Anglais empêchent tout contact entre les deux régions.
Conséquence : des populations divisées, un sentiment de frustration et des ressentiments des deux côtés ! Les Nordistes accusent les Sudistes de non-patriotes et de traîtres et les Sudistes s'estiment des laissés-pour-compte…
Autant de disparités régionales qui, ajoutées à une gestion coloniale catastrophique de ces deux régions, seront à la source des soulèvements et révoltes successifs qui secoueront le Soudan jusqu'à nos jours.
La situation s'aggravera après l'instauration de la République du Soudan, le 1er janvier 1956, puisque depuis cette date des guerres byzantines façonneront le nouveau régime soudanais.
1972 verra ainsi l'entrée au gouvernement des «Frères musulmans» qui décideront d'appliquer la loi islamique (charia).
Le Sud, à majorité chrétienne, se rebelle aussitôt et se rassemble autour de son leader, John Garang, chef de l'Armée de libération du peuple soudanais (ALPS), soutenu financièrement et militairement par Washington, alors que dans le Nord la situation se dégrade également avec des manifestations populaires et partisanes contre la cherté de la vie notamment… mais qui semblent bien avoir été fomentées par des mains expertes.
Sans aller plus dans le détail, on voit que dès le départ, les différentes politiques mises en œuvre depuis l'époque coloniale et après la naissance de la République du Soudan ont toute négligé les réalités des régions et des populations.
Pis, elles ont accentué les différences religieuses, les disparités régionales et ethniques, au point de susciter de part et d'autre des sentiments d'injustice, voire de haine. Car au-delà de la question religieuse affichée (Nord avec une majorité de musulmans et Sud majoritairement chrétien) se posent des questions ethniques et raciales du fait que le Soudan est composé de nombreuses tribus et communautés qui pratiquent plus de 200 langues et dialectes !
A l'évidence, la CPI n'a retenu que ce que les ONG aux ordres — et ce n'est pas sans raison si la première réaction d'El Béchir a été le renvoi chez elles de certaines d'entre elles devenues «indésirables» — et quelques multinationales outre-Atlantique versées dans le business de l'or noir lui ont soufflé à l'oreille !
Et cela est d'autant plus imaginable que tout le monde sait aujourd'hui que l'histoire de génocide a été inventée de toutes pièces par les «éminences grises» du Pentagone et de la CIA ! Tout le monde, sauf les «agents» de la CPI ? Allons, allons, soyons sérieux !
Quand on veut faire de la politique, on s'informe, car, avant tout, que vient de faire la CPI, si ce n'est de la politique ? Or chacun sait que la politique doit être séparée de la justice, ou inversement, sinon inévitablement, il y aura de l'eau dans le gaz… Aujourd'hui, malgré la stabilité du Soudan souverain, et après l'Irak et l'Afghanistan, ce pays d'Afrique risque de se déstabiliser avec la volonté acharnée de tous ceux qui veulent accaparer l'or noir où qu'il se trouve.
Outre la guerre froide, mais néanmoins affichée, entre la Chine et les Etats-Unis pour faire main basse sur les réserves fabuleuses de pétrole de ce continent, on ne voit pas ce qui peut pousser la CPI à agir de la sorte.
Car tous les spécialistes ainsi que tous les émissaires envoyés au Darfour reconnaissent que tous les chiffres avancés sont exagérés et que le terme de «génocide» a été lancé pour des raisons évidentes par des personnalités du gouvernement Bush, dont tout le monde connaît les alliances et les accointances avec les magnats du pétrole…
Il faut bien savoir que seuls «Washington et les ONG qui lui sont proches utilisent le terme chargé de génocide pour parler du Darfour. En tentant de faire endosser l'accusation de génocide par une large opinion, cela leur donnerait la possibilité d'une intervention musclée de l'Otan (des Etats-Unis donc) dans les affaires internes du Soudan, en faveur d'un changement de régime».
C'est ainsi que l'Administration américaine insiste pour dire qu'un génocide est en cours au Darfour depuis 2003, et cela, nonobstant le fait «qu'une mission de cinq membres de l'ONU, conduite par le juge italien Cassese, ait relaté en 2004 qu'aucun génocide n'avait été commis au Darfour, mais plutôt des violations graves des droits humains».
Ce que les média occidentaux aux ordres cachent à leurs opinions respectives, pour lesquelles apparemment ils n'ont aucun respect, c'est que «c'est Washington (qui) a alimenté le conflit qui a causé des dizaines de milliers de morts et a contrait plusieurs millions de personnes à fuir leurs foyers».
L'Erythrée, en tant que «vassal», accueille et soutient la SPLA, la coalition d'opposition NDA ainsi que les rebelles du Front oriental et du Darfour. Deux groupes rebelles combattaient au Darfour le gouvernement central de Khartoum du président Omar El Béchir.
Il s'agit du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) et l'Armée de libération du Soudan (SLA) qui est la plus importante. En février 2003, cette dernière a tout simplement lancé des attaques contre des positions gouvernementales au Darfour. «Son secrétaire général, Minni Arkou Minnawi, avait lancé un appel à la lutte armée, accusant le gouvernement d'ignorer le Darfour.» L'objectif de la SLA était de créer un Soudan démocratique uni. «Autrement dit, un changement de régime au Soudan.»
«Le Sénat des USA a adopté une résolution en février 2006 demandant l'envoi de troupes de l'Otan au Darfour, ainsi qu'une force de maintien de la paix de l'Onu plus consistante, avec un mandat solide. Un mois plus tard, le président Bush avait également réclamé des troupes supplémentaires de l'Otan au Darfour.»
Vous voyez, Messieurs, Dames ?
Nous n'irons pas jusqu'à développer plus longuement après toutes ces péripéties la course qui se déroule actuellement entre la Chine et les USA pour un leadership africain et toutes les combines et manœuvres menées par les deux parties pour y arriver — jusqu'à utiliser la CPI ? —, mais l'actualité très prochaine nous confirmera ces méthodes pas très orthodoxes.
Gageons que le Soudan, El Béchir particulièrement, devra faire très attention, car l'objectif est désormais de fomenter une révolution, un «coup d'Etat», afin de l'écarter du pouvoir et installer un «gouvernement plus à l'écoute des multinationales», avec à sa tête un pantin aux ordres.
Très certainement, l'Union africaine, la Chine, la Ligue arabe, la Fédération de Russie verront cette nouvelle «invasion» US au Soudan d'un mauvais œil, mais tout cela dépendra de ce que «Maman Hillary» aura expliqué à ses pairs de l'Otan mercredi à Bruxelles et de ce qu'en pensera le camarade Medvedev que l'on attend de pied ferme.
En attendant, la majorité des médias occidentaux, sans faire trop de «cocoricos», ne se lassent pas de répéter à l'envi : «Chah, c'est bien fait !», même si cette expression bien de chez nous est à peine voilée dans leurs propos. Ah au fait : pas un mot sur les dirigeants israéliens et leur shoah en Palestine occupée. Il s'agit ici d'Arabes, d'enfants, d'innocents !
Le général Omar Hassan El Béchir n'est pas dupe… Il est même capable, je l'imagine, aisément, de mettre le feu aux poudres si on pousse plus loin le bouchon. Car à tout perdre, surtout sa liberté et sa vie, que lui importerait-il de faire un «baroud d'honneur» en pétant tous les puits du Darfour ?
Il n'y aura alors plus de convoitises, mais seulement une forte odeur de souffre qui flottera longtemps, longtemps après lui, au Darfour… Et tant pis pour les Chinois et tant pis pour l'Oncle Sam…
A l'évidence, Omar Hassan El Béchir n'est pas un «jusqu'au-boutiste». Mais va savoir ! S'il a plus d'un tours dans son turban, il a aussi beaucoup de «taranant», comme on dit chez nous.
Alors, rira bien qui rira le dernier ?


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