Triste situation que celle vécue depuis le 11 janvier dernier par ces cinq familles de la rue Friekh Baghdadi de Annaba, après qu'elles ont été évacuées dans l'urgence de leur immeuble menaçant ruine et «relogées provisoirement» sous une tente, une centaine de mètres plus loin. N'ayant d'autre endroit où se réfugier, lesdites familles, qui ont été déclarées officiellement sinistrées par les services de la Protection civile, après que ceux-ci ont constaté qu'un des murs porteurs de leur immeuble menace ruine, ont élu domicile sous cet abri de fortune et attendent… Ironie du sort, les cinq familles de la rue Friekh, en plus d'être livrées à la rue, ont dû subir la période la plus pluvieuse et la plus froide qu'ait connue la région de Annaba. «Nous sommes tous malades pour avoir enduré malgré nous les pluies diluviennes et le grand froid qui ont sévi ici pendant plus d'un mois. C'est tout simplement inhumain ! De plus, au lieu de nous aider à trouver une solution à notre malheureuse situation, les élus locaux nous traitent comme si nous étions de simples demandeurs de logements sociaux. Ils ne nous ont contactés qu'à deux reprises en un mois et demi, et c'était pour nous dire qu'ils sont en train de vérifier si nous remplissons les critères pour un obtenir un logement», s'indigne un des chefs de familles. «En ce qui me concerne, je ne fais plus rien d'autre que de veiller sur mon épouse et mes enfants qui sont désespérés par ce malheur. Je n'ai plus le cœur à travailler, je passe le plus clair de mon temps à faire des allers-retours entre notre rue et la daïra ou la mairie. Mes autres voisins sont mobilisés comme moi à faire face aux caprices de la météo en renforçant du mieux que nous pouvons notre dérisoire abri de fortune. Nous constatons que les responsables ne sont pas disposés à agir, ils sont insensibles à ce qui nous arrive», renchérit cet autre citoyen, encore plus énervé que le premier. Il nous informe que le chef de daïra, qu'il n'a pu rencontrer personnellement, a donné des instructions pour qu'aucun des locataires de l'immeuble à risque n'investisse les lieux, «et c'est tout». Un des proches collaborateurs de ce dernier a assuré pour sa part aux familles sinistrées, au début du mois de février dernier, que des démarches sont en cours pour qu'elles soient prises en charge par la Cnep, mais sans plus de détails, apprend-on. Cette déclaration n'est toutefois pas prise au sérieux par les concernés, pour la simple raison qu'on ne leur a même pas demandé de fournir le dossier administratif habituellement exigé en pareille circonstance… Affaire à suivre.