Le problème du vieux bâti qui s'effondre peu à peu faute d'entretien pose de sérieux problèmes, aussi bien aux citoyens qui se retrouvent à la rue, quand ils échappent aux accidents provoqués par la chute de pans entiers de murs ou de plafonds, qu'aux autorités locales qui éprouvent les plus grosses difficultés à reloger dans l'immédiat les rescapés. Ainsi, après le relogement depuis peu de 8 familles de la rue Friekh, qui avaient vécu, pendant tout l'hiver dernier, sous une tente implantée devant leur immeuble qui menaçait ruine, c'est au tour de 8 autres familles habitant au 23, rue Habache-Cherif, dans le quartier de La Colonne, de se retrouver dans la même situation, après l'effondrement d'une partie du premier étage de la bâtisse qu'ils occupaient et qui appartient à un particulier qui l'a laissé tomber en ruine. La particularité de cette situation réside dans le fait qu'à une dizaine de mètres, 8 autres familles, expulsées par leur propriétaires, bloquent le site depuis deux semaines, avec des banderoles afin d'attirer l'attention des autorités locales. Selon l'Ocrava, en charge du dossier du vieux bâti, la situation est très complexe. Il vient de finaliser les statistiques de ce patrimoine à travers la commune d'Annaba et il s'avère, à la lumière des enquêtes de proximité effectuées, que bon nombre de familles ont squatté les habitations libérées par leurs occupants qui avaient bénéficié de logements relevant du social. Aussi, il s'agit pour ce service de séparer le bon grain de l'ivraie et de reloger, progressivement, ces familles qui ont vécu pendant des générations dans la même maison, et qui se retrouvent à la rue, comme celles du quartier de La Colonne, un des plus vieux quartiers d'Annaba.