Une violente bataille opposait samedi les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant(EIIL) à leurs ex-frères d'armes islamistes pour le contrôle de Saraqeb, une localité à 270 km au nord de Damas, selon une ONG. De violents combats ont lieu autour de Saraqeb entre l'EIIL et les renforts islamistes pour le contrôle de la ville, située dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette localité, aux mains des rebelles depuis novembre 2012, est stratégique car elle est située entre Hama et Alep, deux des principales villes de Syrie. Samedi matin cinq rebelles y ont été tués dans une attaque à la bombe. Le militant Manhal Barish a précisé que l'explosif avait été placé sous un pick-up d'Ahrar al-Cham, une puissante brigade islamique qui a été à l'origine du déclenchement, il y a huit jours, de la guerre contre les jihadistes de l'EIIL. La brutalité de l'EIIL et sa volonté d'hégémonie sont à l'origine du plus important affrontement au sein des opposants armés au président Bachar al-Assad depuis le début du conflit syrien en mars 2011. Plus à l'est, à Raqa, seule capitale provinciale dont le régime a perdu le contrôle, la bataille continuait de faire rage entre les rebelles et l'EIIL, et ce dernier s'est emparé de la gare et d'un barrage tenu par les islamistes. Des dizaines de corps de membres de l'EIIL se trouvaient à l'hôpital de la ville, selon l'OSDH. En outre l'EIIL a déposé à l'entrée de Jazra, une localité à l'ouest de Raqa, des dizaines de corps de rebelles et de membres d'une brigade proche du Front al Nosra (branche officielle d'al-Qaida), et les muezzins de la ville ont appelé les habitants à venir reconnaître les corps. L'EIIL s'est aussi emparé d'une localité frontalière près de Tal Abyad, un poste-frontière en face de la Turquie, mais les rebelles islamistes ont envoyé des renforts. Alors que l'EIIL est sur la défensive dans les provinces d'Alep et d'Idleb, il avance en revanche dans celle de Raqa qui est sa place forte, non loin de l'Irak. Par ailleurs, la Coalition de l'opposition a présenté, dans un communiqué, ses condoléances aux familles des rebelles tués dans une embuscade tendue jeudi par l'armée alors qu'ils tentaient de briser le siège imposé depuis près de 600 jours par le régime à Homs (centre). Jeudi, l'OSDH avait fait état de 45 rebelles tués alors qu'ils essayaient de sortir du centre de Homs assiégé et d'ouvrir une route pour acheminer des vivres, alors que les organisations humanitaires tentent en vain d'entrer dans ce réduit rebelle. La faim et l'absence totale d'aide de l'extérieur des quartiers assiégés ont poussé des combattants à mener une opération suicide pour tenter de rapporter de la nourriture et d'ouvrir une route pour les familles et les blessés, assure Yazan, un militant qui se trouve dans les zones encerclées.