Un manifestant islamiste a été tué en Egypte dans des heurts entre forces de sécurité et partisans du président déchu Mohamed Morsi, ont annoncé des sources sécuritaires. Ces violences sont intervenues près d'un bureau de vote du Caire, au premier jour du référendum sur la nouvelle Constitution. Ce référendum, prévu sur deux jours, est le premier scrutin organisé en Egypte depuis l'éviction de Mohamed Morsi par l'armée après de grandes manifestations le 3 juillet. Les Frères musulmans, qui dénoncent un "coup d'Etat militaire", ont rejeté la "feuille de route" élaborée par les généraux et appelé au boycott du référendum. Le vote est considéré comme un plébiscite pour le chef de l'armée. Le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense, commandant en chef de l'armée et véritable homme fort du pays le plus peuplé du monde arabe, a déclaré samedi qu'il se présenterait à la présidentielle prévue cette année si le "peuple le réclame". Pouvoir de l'armée renforcé La nouvelle constitution a été rédigée par une commission nommée par le gouvernement intérimaire que le général avait mis en place dès le 3 juillet après avoir annoncé la destitution et l'arrestation de M. Morsi, premier président civil et le seul à jamais avoir été élu démocratiquement en Egypte. Le projet a été débarrassé de clauses ajoutées sous M. Morsi renforçant les devoirs religieux, mais ne modifie que très marginalement les pouvoirs institutionnels, notamment ceux du président. Il renforce cependant quelque peu ceux de l'armée. Depuis la destitution de M. Morsi, fort du soutien d'une large majorité de l'opinion publique, le pouvoir dirigé de facto par l'armée réprime implacablement et dans le sang les partisans du président déchu, en particulier son influente confrérie des Frères musulmans. Pour assurer la sécurité du scrutin mardi et mercredi, le gouvernement intérimaire a annoncé le déploiement de 160'000 soldats et 200'000 policiers dans tout le pays. Depuis qu'une révolte populaire début 2011 a chassé du pouvoir Hosni Moubarak, lui aussi issu de l'armée, après 30 ans de règne absolu, les Egyptiens ont déjà été appelés à se prononcer à trois reprises sur des textes ou amendements constitutionnels.