Comparée à celles de nos voisins tunisiens et marocains, la différence se situe au niveau de certains aspects du code de la famille. Ces deux pays ont entamé bien avant nous des amendements pour promouvoir les droits de la femme, sortant même du contexte religieux. En Tunisie, Habib Bourguiba avait promulgué le 13 août 1956 un code de la famille laïc, adopté sans références religieuses, alors que la moudawana, le code marocain de la famille, est plus proche du modèle algérien, lui aussi inspiré de la charia islamique. L'égalité entre l'homme et la femme en Tunisie est un principe garanti par les textes législatifs et constitutionnels. C'est le statut personnel, code qui institue le mariage judiciaire, qui fixe l'âge minimum du mariage à 18 ans et abolit la polygamie. La femme tunisienne n'ayant pas encore atteint l'âge majeur peut toutefois se marier avec le consentement d'autrui. Le droit de tutelle sur les enfants, en cas du décès du père, est attribué à la mère. En 2002, le principe d'égalité entre les époux a été statué en partenariat homme-femme. Il responsabilise les deux parties sur toutes les tâches qui incombent à la vie conjugale. En 2007, de nouveaux articles ont consolidé ce code. Au Maroc, la moudawana a été modifiée en 2004. La législation est désormais ouverte en droit public et fermée en droit privé. Les femmes peuvent se marier sans le consentement d'un tuteur (père, frère, oncle). Elles peuvent aussi demander le divorce pour motif de chiqaq (mésentente), sans donner de preuves de maltraitance. Ainsi, les tribunaux accordent le divorce dans un délai de six mois. Auparavant, la femme marocaine recourait au «kholaa», consistant à acheter son divorce. Depuis 2006, plus de 77,7% des demandes de séparation ont été émises par les femmes. Cas unique dans un pays musulman, et qui peut paraître comme une hérésie dans d'autres régions du monde islamique, des «murchidate», ou femmes aux mêmes prérogatives que les imams, activent dans les mosquées pour enseigner.