S'il y a vraiment un problème épineux qui guette les jeunes aujourd'hui à travers les différentes régions du pays, c'est bien celui de la délinquance. La jeunesse est en effet livrée à elle-même dans plusieurs localités pour des raisons diverses. Les bilans présentés quotidiennement par les différents services de sécurité prouvent et démontrent que de jeunes adultes ont sombré dans la délinquance sans s'en rendre compte. Dans certains cas, certains se trouvent dans l'incapacité de faire marche arrière, puisque la décision est déjà prise. Le manque de moyens de loisirs comme les terrains de sport, les centres culturels ainsi que les aires de jeux, sont autant de facteurs qui ont poussé cette jeunesse à plonger dans l'incertitude la plus totale. A l'instar d'autres wilayas du pays, la wilaya de Béjaïa souffre de ce problème, où une grande majorité des communes sont dépourvues d'infrastructures pour la jeunesse. La jeunesse livrée à elle-même Les budgets alloués annuellement aux communes dans le cadre des Plans communaux de développement (PCD) et des Plans sectoriels de développement (PSD) sont souvent importants mais tout le budget est consommé dans des projets dits d'utilité sociale (logements, routes, infrastructures diverses). Les jeunes n'en reçoivent que la portion congrue. C'est le cas dans la plupart des communes où nous nous sommes rendus. A Boukhelifa, Beni Djellil, Boujellil, Feraoun, Barbacha et les autres municipalités de Béjaïa, les jeunes sont marginalisés sur tous les plans, au point où ils ne trouvent aucune occupation pour passer leur temps. La plupart d'entre eux sont confrontés à de multiples problèmes. Beaucoup ont déserté le banc des écoles depuis plusieurs années, et comme il n'y a aucune activité notable dans leurs villages, des dizaines de jeunes se trouvent livrés à eux-mêmes. «Il n'y a rien à faire dans cette région. Nous vivons un calvaire au quotidien à cause de l'absence des moyens de loisirs. En plus du chômage auquel la majorité des jeunes sont confrontés, nous n'avons pas les moyens pour occuper notre temps et oublier nos problèmes. Il n'y a que le café auquel nous nous rendons pour jouer une partie de dominos et rentrer ensuite à la maison», nous dira un groupe de jeunes que nous avons rencontré dans un café.
Le chômage bat le record En plus de l'absence de moyens de loisirs et d'aires de jeux, la jeunesse est aussi confrontée au problème de chômage. La majorité des jeunes, dont des diplômés de l'université, se trouvent sans emploi et sans aucune occupation. Cela engendre souvent des problèmes de société. En effet la drogue, le vol, parfois le suicide sont leur seul refuge, notamment dans les régions montagneuses. Et si certains d'entre eux arrivent à trouver un petit boulot dans un chantier, ce ne sera pas pour longtemps. «Nous sommes des universitaires, nous avons terminé nos études depuis quelques années mais, à ce jour, nous n'avons trouvé aucun emploi.» «Ceci nous pousse généralement à chercher des petits boulots, ou vendre des cigarettes», nous déclare un groupe de jeunes. Des projets pour la jeunesse, une nécessité absolue Devant une telle situation, les autorités locales sont plus que jamais appelées à consentir plus d'efforts en direction des jeunes afin de leur permettre de sortir de ce marasme. Sachant l'intérêt que la jeunesse accorde au sport, notamment le football, il est devenu impératif aujourd'hui que la totalité des communes soient dotées de terrains de football et de sports collectifs. Dans ce contexte, on croit savoir que les autorités locales comptent procéder à l'avenir à la réalisation de stades communaux. Mais le foncier pose un grand problème : les citoyens refusent généralement de céder des assiettes de terrain pour réaliser de tels projets.