Lacunes n Les moyens manquent dans les CSR et dans les Soemo (services d'observation et d'éducation en milieu ouvert). C'est le constat fait, hier, par les quatre représentants des régions centre, est, ouest et sud, lors d'une rencontre nationale sur la prise en charge des mineurs délinquants et en danger moral, organisée, hier et aujourd'hui, par le ministère de la solidarité nationale au centre national de la formation professionnelle des handicapés moteurs de Khemisti. Dans l'exposé de leurs rapports sur la situation actuelle de la prise en charge des mineurs et adolescents délinquants à travers toutes les wilayas dans les CSR et les Soemo, ces représentants ont évoqué le manque de moyens humains et matériels dans ces établissements, les difficultés rencontrées dans le secteur et les problèmes de niveaux élevés des formations professionnelles proposées aux mineurs et adolescents, la vétusté des structures, sans oublier le problème de démission des familles envers cette tranche vulnérable de la société. Le représentant de la tutelle, demandera à l'ADS et à la direction générale de l'action sociale un état des lieux des CSR et Soemo squattés dans certaines wilayas et annoncera qu'en 2009, on aura 131 établissements de prise en charge des enfants et des mineurs avec une capacité d'accueil de 7 274 places. 18 nouveaux CSR seront donc réalisés d'ici à 2009. L'une des préoccupations exprimées par les participants : le devenir de l'adolescent qui sort du centre une fois atteint 18 ans. Ou bien celui de la petite jeune fille qui tombe enceinte et qui est retenue jusqu'à l'accouchement pour être ensuite livrée à elle-même. «il ne suffit pas d'enfermer le mineur qui a commis des délits et qui est en danger moral ou de le lâcher dans la nature. Mais il faut réfléchir à une stratégie d'insertion et de réinsertion», a expliqué M. Bouchenak. Avant d'ajouter : «il ne faut plus se contenter du nursing.» Une conférence devait être donnée, ce matin, par un expert anglais en justice juvénile, Nigel Cantwel, qui partagera son expérience dans la catégorie juvénile. Par ailleurs, une autre rencontre nationale sera organisée prochainement avec la participation de tous les secteurs qui peuvent contribuer à la bonne prise en charge de cette catégorie (justice, éducation, formation professionnelle, santé…). «La contribution des secteurs chargés de la sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale, de la justice, de la santé, de la formation professionnelle et de la jeunesse ne saurait être occultée, dès lors que la validation de la démarche préconisée pour endiguer le danger moral qui guette l'enfant, devra recueillir leur assentiment», a indiqué le ministre de la Solidarité nationale, dans son allocution d'ouverture de la rencontre, pour ajouter : «Nous devons cesser de perdre nos enfants au fil des années et d'assister impuissamment à leur éloignement.» Harragas 550 ont été rapatriés l Djamel Ould Abbès, le ministre de la Solidarité qui s'exprimait lors de la rencontre, déclarait qu'au 04 juin 2007 ils étaient 550 jeunes à être revenus au pays après l'avoir fui dans des conditions de traversées et de voyages catastrophiques pour se retrouver en face de conditions de survie et de rapatriement inhumains en Belgique, en Espagne, en Italie et en France. Les centres spécialisés de rééducation changeront de nom l L'actuelle dénomination de Centres spécialisés de rééducation (CSR) «markaz iaâdate tarbiya» sera bannie pour être remplacée par une autre moins péjorative. La nouvelle dénomination devrait être connue cet après-midi à la clôture de la rencontre après la sélection parmi les différentes propositions avancées par les participants (les directeurs des affaires sociales des 48 wilayas, les directeurs des CRS ainsi que les responsables des Services d'observation et d'éducation en milieu ouvert ).En outre, les textes qui régissent ces structures seront amendés. «On se met à la place de ces adolescents qui n'acceptent pas au fond d'eux l'expression iaâdate tarbiya et c'est pour cette raison que nous voulons bannir cette dénomination pour une autre plus humaine et sans aucune connotation péjorative», dira M. Bouchenak, secrétaire général au ministère de la Solidarité. D'autres expressions telles que enfance assistée et bien d'autres encore seront également remplacées. Par ailleurs, M. Bouchenak a annoncé qu'au prochain nouvel organigramme, ses services proposeront une direction de l'enfance, de la femme victime de violence et de la famille démunie.