Le gouvernement turc a procédé mercredi à une nouvelle purge dans les effectifs de la police, limogeant ou mutant 470 de ses membres dont des haut gradés à Ankara, sur fond de scandale politico-financier, a rapporté la chaîne privée NTV. Depuis le début de l'enquête judiciaire qui vise des dizaines de ses proches, le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a engagé une épuration sans précédent de la police et de la justice du pays, accusées d'abriter le cœur d'un complot visant à déstabiliser son régime, au pouvoir depuis 2002. Cette nouvelle vague de mutations et de révocations porte à plus de 2.000, selon le décompte de la presse turque, le nombre de policiers, hauts-gradés comme simples officiers, sanctionnés depuis la mi-décembre. Dans le même temps, le gouvernement a également multiplié les purges dans la magistrature. Mardi soir, un total de 96 procureurs et juges de haut rang de plusieurs villes du pays ont été mutés. Mardi soir, le Parlement turc a également commencé à débattre en séance plénière d'un projet de loi très controversé qui vise à réformer le Haut-conseil des juges et procureurs (HSYK) afin de donner, notamment, au ministre de la Justice le dernier mot en matière de nomination des magistrats. Depuis un mois, M. Erdogan accuse ses ex-alliés de la puissante confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'avoir infiltré la police et la justice et de manipuler les enquêtes anticorruption qui visent ses proches, à la veille des élections municipales de mars et présidentielle d'août 2014.