Le gouvernement turc a licencié 350 policiers supplémentaires, dont des responsables chargés de la lutte contre les crimes financiers, ont rapporté les médias mardi. Il s'agit du remaniement le plus important dans la police depuis l'éclatement d'un scandale de corruption éclaboussant le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan. Dans cette nouvelle vague de licenciements figurent les chefs des services chargés de la lutte contre les crimes financiers, la piraterie informatique et le crime organisé à Ankara, a précisé l'agence de presse Dogan, citant un décret officiel publié dans la nuit. Les agents concernés vont être mutés à la circulation ou dans des commissariats de quartiers, a de son côté rapporté la chaîne NTV. Ils seront remplacés par 250 policiers venant pour l'essentiel d'ailleurs que de la capitale turque. Depuis la première vague d'interpellations qui donné le coup d'envoi de cette affaire le 17 novembre, le gouvernement a déjà sanctionné plusieurs dizaines de hauts responsables policiers du pays, dont le préfet de police d'Istanbul, accusés de ne pas l'avoir tenu informé des développements de l'enquête judiciaire qui le menace. Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a également engagé un bras de fer avec la justice, procédant notamment à la nomination de plusieurs magistrats jugés politiquement sûrs pour tenter d'étouffer l'enquête. Depuis trois semaines, M. Erdogan accuse à mots couverts la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen d'être à l'origine d'un "complot" destiné selon lui à mettre à mal son gouvernement à trois mois des élections municipales.