Au moins 15 personnes ont été tuées hier et un ministre sri-lankais blessé dans un attentat suicide perpétré devant une mosquée du sud du Sri Lanka et imputé par les autorités aux rebelles séparatistes tamouls. Cette attaque, apparemment commise par un kamikaze, est survenue au moment où des dirigeants politiques de l'île assistaient à une réception pour l'anniversaire de la naissance du prophète Mohamed (QSSsL), dans la ville d'Akuressa, à 160 km au sud de Colombo. Quinze personnes sont mortes et au moins 60 autres ont été blessées, parmi lesquelles le ministre des Postes, Mahinda Wijesekera, a-t-on indiqué de source policière. M. Wijesekera a été transporté à une unité de soins intensifs de l'hôpital le plus proche. Dans un premier temps, la police avait affirmé que le ministre de la Culture, Mahinda Yapa Abeywardena, figurait aussi parmi les blessés. Mais le sang sur son corps provenait en fait d'autres personnes touchées. «Il y avait cinq autres ministres avec moi, mais ils n'ont pas non plus été blessés. Seul M. Wijesekera a été frappé par la déflagration», a dit le ministre de la Culture. Les attentats, surtout suicide, sont fréquents et sont habituellement mis sur le compte des insurgés des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). Ceux-ci se battent contre l'armée gouvernementale dans le nord-est du pays, où ils sont acculés sur une bande de terre de 50 km2. «C'est un attentat suicide des LTTE», a affirmé le porte-parole de l'armée, le général Udaya Nanayakkara. Par ailleurs, au moins 74 civils tamouls, parmi lesquels 25 enfants, ont été tués avant-hier et hier dans des bombardements de l'armée du Sri Lanka sur la dernière zone encore contrôlée par les rebelles séparatistes tamouls dans le nord-est, a affirmé un site Internet qui leur est favorable. Les experts craignent que les Tigres tamouls — qui ont de facto perdu la guerre conventionnelle contre l'armée et les 18 000 km2 de territoires qu'ils contrôlaient il y a deux ans — ne renouent avec la guérilla et les attentats. Celui de mardi est l'un des plus sanglants au cours des derniers mois, notamment contre des hommes politiques sri-lankais.