Les négociations de paix sur la Syrie ont repris hier avec les délégations de l'opposition et du gouvernement syriens à la même table avec le médiateur de l'ONU, a annoncé la porte-parole de Lakhdar Brahimi. Le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, essaye avec difficulté de sortir du dialogue de sourds qui a caractérisé jusqu'à présent ces négociations. Il avait vu lundi séparément les deux délégations et avait ensuite renoncé à parler à la presse. L'atmosphère est négative, a commenté une source proche de la délégation gouvernementale avant le début de la réunion hier matin. Lundi soir, la délégation de l'opposition syrienne avait averti qu'elle ne participerait pas à une troisième session si aucun progrès n'intervenait. «S'il n'y a aucun progrès, je pense que ce serait une perte de temps d'envisager une troisième session, avait dit à la presse le porte-parole de l'opposition», Louai Safi. Il a précisé que la délégation de l'opposition avait abordé le sujet avec le médiateur de l'ONU lundi au début de la deuxième session qui doit en principe s'achever vendredi. La première session, les premières négociations en trois ans de conflit, s'était tenue en janvier, sans résultat tangible. Côté gouvernemental, on affirme ne pas vouloir renoncer, laissant ainsi à l'opposition la responsabilité d'une éventuelle rupture. Le gouvernement syrien et sa délégation ne reculeront pas d'un pouce et resteront même si les autres s'en vont. La Syrie va rester à cette conférence, a assuré lundi le vice-ministre des Affaires étrangères, Faysal Mokdad. Moscou appelle à débloquer les villes assiégées «Il convient de travailler avec le gouvernement et l'opposition afin de débloquer les agglomérations assiégées en Syrie», a estimé hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. «Pour que la situation humanitaire s'améliore, si nous le voulons vraiment, un travail scrupuleux et quotidien est nécessaire tant avec le gouvernement qu'avec l'opposition afin de débloquer d'autres agglomérations (que la ville de Homs, ndlr), et en premier lieu celles qui sont à présent assiégées et occupées par des commandos», a déclaré M.Lavrov à l'issue de négociations avec le ministre algérien Ramtane Lamamra, en visite à Moscou. La semaine dernière, les autorités et l'opposition syriennes ont convenu d'une trêve de trois jours afin de permettre aux civils de quitter Homs et pour livrer de l'aide humanitaire dans cette ville. Le gouvernement syrien n'a toutefois pas autorisé à quitter la ville les hommes âgés de 15 à 55 ans, ces derniers étant les plus susceptibles d'être des éléments armés.