Le gouvernement syrien envisage d'assurer l'ouverture de couloirs humanitaires dans toutes les régions du pays et pas uniquement à Homs, a déclaré hier à Genève Bouthaïna Chaaban, conseillère politique du président syrien. «Le gouvernement envisageait d'assurer l'accès à toutes les zones de combat déjà en 2013. Ce projet est toujours d'actualité pour l'année 2014. L'accès à l'aide humanitaire n'est pas une concession. L'opposition cherche à assurer l'acheminement du fret humanitaire dans une seule région syrienne, nous le souhaitons pour l'ensemble du territoire syrien et pour le peuple dans son ensemble», a souligné Mme Chaaban avant un nouveau round de négociations avec l'opposition en exil. La conseillère a ajouté que la délégation gouvernementale syrienne avait été surprise par le fait que l'opposition ne demande de l'aide humanitaire que pour la ville de Homs. «Nous sommes ouverts à toutes les discussions et nous ne nous opposons pas à ce que la situation s'améliore au moins dans une ville. Mais à l'heure actuelle, les pouvoirs locaux appuyés par la mission de l'Onu s'en occupent avec succès, si bien que je ne vois pas pourquoi accorder une importance particulière à cette question ici à Genève», a poursuivi la responsable syrienne. L'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, avait antérieurement annoncé que le premier lot d'aide humanitaire destinée aux habitants de Homs pouvait être acheminé hier. Le porte-parole de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syrienne, Louay Safi, avait alors déclaré que l'ouverture d'un corridor humanitaire à Homs serait une mise à l'épreuve pour les autorités syriennes et permettra de juger de leur empressement de «nourrir le peuple affamé». L'union entre le gouvernement syrien et l'opposition laïque contre la menace terroriste est une des priorités du règlement de la crise syrienne, a déclaré par ailleurs dans une interview à la chaîne NTV le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «Notre but est de parvenir le plus vite possible à une sorte d'entente politique entre le gouvernement et une opposition adéquate, laïque et patriote et d'aider les deux parties à s'unir dans une lutte contre les terroriste en parallèle avec le règlement politique. Je ne vois pas de place pour des structures telles que Jabhat al-Nosra, l'Etat islamique en Irak et au Levant ou autres branches d'Al Qaïda au sein du processus de négociations», a souligné le ministre russe. Il a ajouté qu'une union entre le pouvoir et l'opposition dans l'éradication du terrorisme devenait plus urgente que jamais. «Compte tenu de l'envergure de la menace terroriste, cette tâche devient de plus en plus prioritaire», a expliqué Lavrov.