Le juge de la haute cour en Espagne, Pablo Rafael Ruz Gutierrez, a fait part de son intention d'élargir les poursuites contre de hauts responsables militaires marocains impliqués dans la mort de citoyens sahraouis en 1976. L'action a été intentée par Domingo José Collado Molinero représentant l'association espagnole des droits de l'homme. Le juge y a inclus les résultats de l'enquête sur la responsabilité de Marocains dans l'exécution de huit Sahraouis découverts l'année dernière dans des fosses communes dans les territoires sahraouis libérés, a indiqué lundi un communiqué de l'agence de presse sahraouie (SPS). Conformément au document portant élargissement de l'action dont SPS a obtenu une copie, le magistrat auditionnera le 12 février Francisco Etxeberria et Carlos Martin Beristain, des scientifiques de l'université du Pays Basque qui ont localisé les deux fosses communes au Sahara occidental où huit Sahraouis exécutés par l'armée marocaine le 12 février 1976 ont été identifiés. Le juge avait demandé aux deux chercheurs de remettre à la haute cour tout le matériel de photographie, les documents et analyses génétiques ayant servi dans cette enquête. Il avait déjà engagé une action contre des responsables militaires marocains impliqués dans la torture, la séquestration et l'assassinat de Sahraouis. Pour la SPS, la découverte des fosses communes n'est que la «partie visible du génocide» commis par le régime marocain contre le peuple sahraoui depuis l'invasion militaire du Sahara occidental le 31 octobre 1975. De nombreuses organisations internationales et sahraouies des droits de l'Homme ainsi que des activistes sahraouis ont condamné ce «crime», le qualifiant de «génocide» contre le peuple sahraoui et appelant à enquêter et poursuivre en justice les auteurs.