Barcelone a fait preuve de métier pour s'imposer (2-0), grâce à l'inévitable Messi, sur le terrain de Manchester City mardi en 8e de finale aller de la Ligue des champions. Grâce au penalty obtenu et transformé par le génie argentin (54) qui a du même coup réussi à obtenir l'exclusion de son compatriote Demichelis, les quadruples vainqueurs de la C1 font du même coup une excellente opération en vue du retour qui sera disputé chez eux le 12 mars. Même s'ils peuvent encore rêver d'un renversement de tendance dans trois semaines, les Citizens peuvent avoir des regrets, notamment vus leur temps forts en première période. Ils mesurent ainsi le chemin qui sépare les ambitions démesurées de leur propriétaire de la faisabilité du projet. Pour leur première apparition à ce niveau, les Anglais n'ont en effet pas démérité et sont montés en puissance après une entame timide. Mais l'exclusion de leur défenseur argentin à la 53e minute leur a coupé les ailes et a obligé Pellegrini a revoir son dispositif en faisant entrer Nasri et Lescott pour Navas et Kolarov. Jusque-là son original et prudent 4-4-1-1 avec le duo Fernandinho-Touré pour harceler au milieu et Silva chargé d'approvisionner Negredo devant avait plutôt bien fonctionné. Si Barcelone tenait comme prévu le ballon, c'est en effet le grand avant-centre espagnol de City, qui a fait souffrir Mascherano, qui s'était lui procuré les occasions les plus franches. En face, le schéma en 4-3-3 des Catalans était nettement plus classique. Seul en pointe, Messi était ainsi approvisionné par Iniesta à sa gauche, Sanchez à sa droite, le rôle d'agitateur entre les lignes revenant à Fabregas. Messi monte en régime Le feu d'artifice attendu entre les deux meilleures attaques d'Angleterre et d'Espagne, qui devaient un peu se craindre quand même, a donc été au mieux un agréable pétard. Une fulgurance d'Iniesta aura donc suffi à Messi, bien pris jusque-là, pour prendre de vitesse la défense anglaise. Celle-ci peut toutefois enrager car le contact fatal était peut-être initialement à l'extérieur de la surface... Il n'en demeure pas moins que Messi, blessé fin 2013, monte en régime avec son 6e but en quatre matches et le 11e en 12 rencontres depuis janvier. Déjà compliquée pour les hôtes, la rencontre est ensuite logiquement devenue encore plus compliquée, malgré deux belles réactions de Nasri et Dzeko. Cruel jusqu'au bout, les Blaugranas ont même fini par ajouter un 2e but, avec Alves dans le rôle du bourreau (90). Le coup de mou entre-aperçu il y a 15 jours contre Valence n'est donc plus qu'un mauvais souvenir et Barcelone peut tranquillement envisager un 7e quart d'affilée en C1. Après celle contre le Bayern en poule, City concède lui sa 2e défaite en 24 matches européens à domicile. Piégé par les deux favoris de l'épreuve, cela ne peut être un hasard, mais plutôt un révélateur instructif. Souvent ballottée en Angleterre ces dernières années même au plus fort de sa domination continentale, l'équipe de Martino en profite donc pour mettre fin à deux séries noires de cinq matches: celle du nombre de rencontres sur ce sol sans victoire depuis le succès à Liverpool en 2007, et surtout celle du nombre de rencontres à élimination directe sans victoire à l'extérieur. Quand on a des idées de sacre, cela peut toujours s'avérer utile.