Arsenal, qui traverse un creux dans une saison prometteuse, aimerait que l'histoire ne se finisse pas comme en 2013 lors de ses retrouvailles mercredi en 8e de finale aller de Ligue des champions contre ce Bayern, tenant du titre surpuissant qui surfe de victoire en victoire. En trois duels contre le Bayern, les Gunners n'ont jamais remporté la double confrontation. L'affrontement de ce 8e de finale a comme un air de déjà-vu: en 2005 et en 2013, Arsenal a été éliminé en 8e par le Bayern, futur champion. Un scénario qu'ils veulent éviter cette fois-ci. Malheureusement pour l'actuel dauphin anglais qui semble mieux outillé et en meilleure forme qu'il y a un an, les Bavarois, sont également nettement plus impressionnants que l'année dernière à la même époque avec 16 points d'avance en championnat et une unique défaite contre Manchester City coincée entre 20 victoires. Ils restent sur trois victoires en Angleterre et trois finales de C1 en quatre éditions. Mais en décembre, les Citizens (3-2) ont montré la voie à des Gunners qui s'étaient également imposés à Munich au printemps (2-0), sans parvenir à inverser la défaite du match aller à l'Emirates (3-1). "Le meilleur Arsenal depuis des années" "Nous devons avoir à l'esprit que c'est le meilleur Arsenal depuis des années que nous allons affronter, c'est une tâche extrêmement difficile qui nous attend", se méfie le président allemand Karl-Heinz Rummenigge, désireux lui que "l'histoire se répète". S'il reste sur neuf victoires d'affilée avec seulement deux buts encaissés, son club, qui a donc perdu son dernier match en C1, a quelques motifs d'incertitudes. Il doit faire à l'aller sans Ribéry, l'un de ses atouts offensifs opéré des fessiers, alors que son remplaçant naturel, le Suisse Shaqiri, s'est blessé à une cuisse samedi après avoir inscrit un doublé contre Fribourg (4-0). Quoi qu'il en soit, le Bayern, qui a marqué lors des 50 matches qui ont suivi la défaite contre Arsenal en mars, ne "viendra pas jouer le 0-0", a prévenu le capitaine Lahm. Ce n'est pas l'esprit de la maison, et c'est d'ailleurs pour ça qu'Arsenal a pris un fort accent allemand ces dernières années, Özil venant rejoindre cet été les vieux Mertesacker et Podolski, les jeunes Gnabry et Zelalem et ainsi que l'ancien milieu de Dortmund le Tchèque Rosicky. "Mentalement, on est aujourd'hui mieux préparé à ce genre de match mais j'espère qu'on sera en de meilleures conditions que l'an dernier, parce que cela avait été très dur de jouer le Bayern trois jours après la déception de notre élimination en Coupe par Blackburn", espère Arsène Wenger. Une décennie sans titre national Le passé récent a de quoi le rendre sceptique alors que le Français, à la différence de Guardiola ou du Bayern, aimerait mettre fin en mai à une décennie sans titre de champion national. Avant de redresser dimanche la tête contre Liverpool en Coupe (2-1), son club, qui reste aussi sur trois défaites d'affilée à domicile contre les représentants de la Bundesliga, n'a ainsi gagné que deux matches sur cinq après une belle série de sept succès d'affilée. En championnat, les Reds lui ont même passé quatre buts en 20 minutes, cinq au total (5-1). Côté effectif, Arsenal peut compter sur des cadres frais mais reste affaibli par la suspension de l'expérimenté Arteta et la blessure de Ramsey, son meilleur joueur des six premiers mois. L'activité de Flamini, la clé de voûte de l'entrejeu, et la polyvalence du revenant Oxlade-Chamberlain, peuvent contrebalancer ces défections. Devant, Özil (1 but), qui peine à trouver son second souffle, et Giroud (3), qui vient de s'excuser publiquement après un écart de conduite privé, seraient eux inspirés de ressusciter l'axe franco-allemand. En face, le danger est moins concentré et la triplette Robben-Götze-Müller (trois buts chacun), qui peuvent tous occuper le couloir gauche de "Kaizer Franck", ou Mandzukic (2) n'auront aucune pitié.