La 16ème réunion de la tripartite (Gouvernement-patronat-UGTA), qui se tiendra dimanche à Alger, aura à se pencher sur plusieurs dossiers à caractère économique et social, dont notamment celui relatif à la relance de la production nationale, l'article 87 bis du code de travail et la relance du crédit à la consommation. Représentants du gouvernement, Union générale des travailleurs algériens (UGTA), associations patronales mais aussi représentants de la société civile vont ainsi examiner les rapports des groupes de travail mis en place à l'issue de la tripartite d'octobre 2013 visant notamment à réunir les conditions d'une relance effective de l'économie nationale. Les deux premiers groupes sont chargés d'élaborer le pacte économique et social de croissance et de proposer les modalités de contribution du Fonds national d'investissement (FNI) au financement de l'investissement national public et privé. Trois autres groupes sont chargés de l'encouragement de la production nationale, dont le crédit à la consommation pour les produits locaux, l'encadrement des actes de gestion et des modalités facilitant l'intervention des entreprises nationales du BTPH dans la réalisation du programme national d'équipement. Lors de cette rencontre, certains dossiers phares comme le crédit à la consommation au profit de la production locale, le foncier et l'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail retiendront l'attention. Cet article sera abrogé lors de ce rendez-vous, a annoncé récemment le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, dès octobre dernier au lendemain de la dernière tripartite. L'article stipule que le salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, les indemnités et les primes à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Le SG de l'UGTA s'est également prononcé sur la production nationale en indiquant que ses potentialités peuvent créer 2,5 millions d'emplois et l'augmentation du pouvoir d'achat des travailleurs d'au moins 25 %. Intense activité du patronat en prévision de la tripartite En plus de la centrale syndicale, les organisations patronales ont aussi leurs revendications qu'ils soumettront à la tripartite concernant des dossiers de la PME, du foncier industriel et du financement de l'investissement. Le patronat a eu suffisamment de temps pour préparer ces dossiers avec une intense activité ces derniers jours pour expliquer les revendications qu'il compte défendre. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi a affirmé que la tripartite sera une occasion pour prendre des décisions à même de réunir les conditions d'une véritable relance de la PME, grandes pourvoyeuses d'emplois. Pour lui, l'ambition de l'Algérie devrait être celle de voir le pays disposer de 1,5 million de PME contre la moitié à l'heure actuelle. D'autres associations patronales comme l'Association générale des entreprises algériennes (AGEA) présidée par Mouloud Kheloufi, soutiennent que les principales revendications et propositions ont trait à l'amélioration de la situation des entreprises notamment via des allègements fiscaux et une plus grande célérité dans l'obtention du foncier. Même si elle ne participera pas à la réunion, l'Initiative Nabni a fait part de sa volonté de peser sur les décisions qui vont sanctionner cette tripartite. C'est à la veille de la réunion tripartite que ses propositions seront rendues publiques, selon le porte-parole de l'initiative Abdelkrim Boudraâ qui explique que ces propositions seront inspirées de celles contenues dans le document initial de l'organisation "basée sur la fin de l'économie de rente et un investissement plus important dans la création des PME". La réindustrialisation du pays en ligne de mire Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a aussi exprimé sa satisfaction sur la prochaine implication du Fonds nationale d'investissement (FNI) dans le secteur privé. Il a aussi participé à l'élaboration d'autres rapports comme celui sur le foncier qui sont deux éléments qui contribuent à croître les possibilités de création de plus d'entreprises dans le cadre d'une démarche visant à réindustrialiser le pays. La confédération algérienne du patronat (CAP) et la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) ont affirmé attendre de la tripartite des décisions en faveur des PME, qui font face à des problèmes de financement et d'entraves bureaucratiques. Malgré ces démarches, le patronat évoque d'autres dossiers comme la dépénalisation de l'acte de gestion et la nécessaire amélioration du climat des affaires.