Les prix des fruits et légumes subissent depuis quelques jours une substantielle flambée à Tizi Ouzou, une flambée qui donne le tournis même aux bourses pleines. La déception, pour ne pas dire la colère, des citoyens est grande et prend une courbe exponentielle. Hormis les marchands, personne ne trouve son compte dans cette situation que rien ne semble expliquer. De l'avis même de personnes apostrophées hier au niveau du marché couvert situé au centre-ville de Tizi Ouzou, les prix affichés ne sont pas à la portée des bouses moyennes. Rabah A., père de famille rencontré sur les lieux, n'a pas caché son mécontentement. Il dira avec une pointe de désappointement qu'«au rythme où vont les choses, le commun des citoyens ne pourront plus rien se permettre». Et d'ajouter dépité, son couffin toujours vide : «Où sont les services de contrôle des prix ?» Même topo au niveau des marchés populaires où s'approvisionnent ce qu'on appelle communément les petites bourses. Ainsi, la pomme de terre a eu des ailes en l'espace de quelques jours seulement. De 40 DA le kilo, elle est affichée entre 55 et 65 selon la qualité. La tomate ne rougit plus, elle est qui est négociée à 70 DA le kilo ; la courgette à 60 DA. L'oignon pour sa part se fait une place de choix dans la mercuriale. Il est cédé à 55 DA contrairement à la carotte qui se vend à 25 DA. L'artichaut par contre a connu une baisse. De 85 DA, il est retombé à 40 DA. Les prix des fruits se sont envolés et risquent de ne pas garnir la table des ménages. Le kilo de banane est affiché en 110 et 120 da. Deux jours avant la fête du Mawlid Ennabaoui, les viandes ont connu une hausse vertigineuse : 750 DA le kilo d'ovin, 680 DA pour le bovin. Le prix du poulet a, quant à lui, volé : il a atteint les 320 DA le kilo. La sardine tend de plus en plus à disparaître du vocabulaire. Depuis plusieurs jours, elle varie entre 250 et 300 DA le kilo. L'autre produit de large consommation qui a vu son prix s'envoler subitement est l'œuf. L'unité est vendue jusqu'à 13 DA. Signalons au passage que les éleveurs parlent de l'impossibilité de trouver des poussins et des poules pondeuses. Face à cette situation, chacun y va de son propre commentaire pour comprendre ces hausses de prix. Certains estiment que c'est dû aux dernières précipitations qui ont empêché les agriculteurs d'accéder à leurs vergers. Pour d'autres, c'est à cause de l'absence de toute politique des prix à même de réglementer le marché en fonction de l'offre et de la demande, ou encore à la nature même de ce type de commerce qui est «réglementé» par des spéculateurs de tous bords. «C'est eux qui déterminent les prix», se contente-t-on d'affirmer tout en sachant que les cultures maraîchères tendent à disparaître dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les produits agricoles, les fruits comme les légumes sont achetés dans d'autres wilayas, comme Boumerdès, et revendus plusieurs fois avant d'arriver au marché du détail et au consommateur.