Les prix des fruits et légumes subissent depuis quelques jours une substantielle flambée à Tizi Ouzou, une flambée qui donne le tournis même aux bourses bien nanties. La déception est grande. Elle est accompagnée de perplexité. Les commerçants eux-mêmes n'arrivent pas à expliquer cet état de fait. Sinon que dire des légumes comme la tomate qui passe en quelques jours seulement de 30 à 80 da ? Les appréhensions prennent une courbe exponentielle. En dehors des commerçants, personne ne trouve son compte dans cette situation que rien ne semble expliquer. De l'avis même de personnes apostrophées hier au niveau du marché couvert situé au centre-ville de Tizi Ouzou, les prix affichés sont très loin d'être à la portée des bourses moyennes. Nous avons remarqué sur place, et sous un soleil de plomb, que nombreux étaient ceux qui retournaient à la maison le couffin vide. «Je préfère attendre la fin de la journée pour faire mes courses», dira Dda Amar qui estime que les prix baissent un peu en fin de journée. Lui, retraité comme beaucoup d'autres, ne vit que de sa maigre pension et sa famille est constituée de six personnes. «Je ne vous cache pas, ajoute-t-il, que certains produits comme les viandes ont tout simplement disparu de nos assiettes». En effet, les viandes rouges oscillent entre 700 et 850 Da le kilo. C'est la saignée des petites bourses ! Les prix sont devenus telles des épines : qui s'y frotte s'y pique. Hormis la pomme de terre dont le prix s'est quelque peu stabilisé autour de 25 DA, les autres produits connaissent une forte instabilité. Ainsi, la courgette est cédée à 60 DA, la carotte entre 45 et 50 DA au même titre que la salade, la tomate ne rougit plus, le piment est passé de 35 à 70 DA. Le haricot vert se vend à 80 DA. Pour les fruits, la pastèque est affichée à 65 DA, l'abricot au même prix pour le dernier choix, tout comme les pêches d'ailleurs… Pour les viandes blanches, le poulet coûte dans les 240 Da le kilo, alors que la sardine connaît une instabilité des prix. Il y a quelques jours seulement, elle a été cédée à 60 DA. Mais maintenant son prix a doublé. Elle est proposée entre 150 et 200 DA, selon la qualité. L'instabilité qui caractérise le marché est surtout due à l'inexistence de toute politique de contrôle des prix. Les commerçants font la pluie et le beau temps et les consommateurs assistent, impuissants, à la disparition de plusieurs produits de leurs assiettes.