L'opposition à la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un 4ème mandat présidentiel est un "acte antidémocratique" car la Constitution le lui permet, a estimé vendredi à Alger le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. S'exprimant au forum du quotidien "DK News", Me Ksentini a indiqué que "l'opposition a le droit d'exister, certes, mais il n'y a aucune raison pour qu'elle interdise ou empêche le Président Bouteflika de se présenter à l'élection présidentielle du 17 avril 2014". Pour lui, l'opposition devrait, plutôt, défendre le programme et les idées qu'elle propose au lieu de "se figer sur la seule question, qui est celle de la santé du président de la République", ajoutant que ce sujet relevait des prérogatives du Conseil constitutionnel, une fois qu'il réceptionnera son dossier médical. "De quel droit refuse-t-on la candidature du Président Bouteflika à un 4ème mandat alors que la Constitution le lui permet?" s'est interrogé Me Ksentini avant de souligner que "nul n'a le droit de s'occuper de la santé du président plus que son équipe médicale et le Conseil constitutionnel". Me Ksentini a aussi exprimé son étonnement de constater que des hommes politiques "n'abordent presque jamais, dans leurs débats, les vrais problèmes de la société algérienne". Il a précisé, à ce propos, qu'"il faut laisser les institutions concernées jouer leur rôle et accomplir leur travail sans devancer les évènements", relevant, par ailleurs, que l'interdiction de sit-in pour protester contre un 4ème mandat "ne représentait pas une atteinte aux libertés, notamment, à Alger qui revêt un statut spécial en termes de rassemblements". Par ailleurs, en réaction aux récentes déclarations de l'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, Me Ksentini a indiqué qu'il respectait sa décision de ne pas se présenter à l'élection présidentielle, estimant toutefois que la candidature de cette personnalité politique "aurait été un plus pour la démocratie et la crédibilité des élections".