Le Comité de liaison de la route Transsaharienne (CLRT) tiendra sa 60ème session, mardi à Alger, pour examiner l'état d'avancement du projet de la route Transsaharienne et présenter des propositions en vue de rendre plus rentable cette infrastructure sur le plan économique. L'objet de cette réunion est de soumettre aux ministres chargés des routes des pays membres du Comité (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Tchad et Nigéria) "la situation actuelle du projet, ses succès et ses difficultés", a indiqué à l'APS Mohamed Ayadi, secrétaire général du CLRT, une instance qui assure le suivi de la réalisation de la Transsaharienne. L'implication des entreprises et des bureaux de contrôle des pays membres dans les travaux d'achèvement de cette route (9.400 km), notamment la réalisation, prévue à partir de 2014, de 670 km au Tchad et au Niger pour 700 millions de dollars, sera également à l'ordre du jour de cette réunion. Le Comité suggère à ce titre la création d'une entreprise mixte qui sera chargée de l'entretien périodique de la route d'autant plus complexe que l'ouvrage est souvent éloigné des grands centres de vie. Le développement des échanges commerciaux entre les six pays membres du Comité, qui restent encore faibles malgré la livraison de la grande partie de la route, constitue aussi une préoccupation majeure pour le CLRT, selon M. Ayadi. A cet effet, il propose de créer une instance chargée de faciliter, d'organiser et d'encadrer les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb et les pays de l'Afrique subsaharienne. Dans ce cadre, "la réalisation d'un poste douanier commun entre l'Algérie et le Niger est souhaitable après la finalisation, dans deux ans, du tronçon entre l'Algérie et le Niger", ajoute ce responsable. Le CLRT propose également d'élaborer un schéma d'aménagement de la "zone d'impact" (Tamanrasset- Gao) de la route Transsaharienne, pour pouvoir identifier et évaluer les projets d'investissement et répondre aux problèmes des habitants de cette zone en valorisant les potentialités locales. Le projet de la Transsaharienne est né dans les années 1960 à l'initiative de la commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA) dans l'objectif de désenclaver les zones déshérités et de promouvoir le commerce entre le nord et le sud du Sahara. La Tunisie et le Nigeria ont totalement achevé leurs tronçons alors que l'Algérie, après avoir réalisé 1.480 km, poursuit les travaux d'extension du tronçon Tamanrasset-frontières maliennes (320 km). Le Tchad a obtenu les financements nécessaires pour le lancement en 2014 des travaux de sa dernière section (445 km) tandis que le Niger devrait lancer en travaux en septembre le tronçon frontières algériennes-Assamaka-Arlit (220 km). Le Mali est en phase d'obtenir les financements pour les derniers 700 km séparant Timiaouine (frontière algérienne) de Gao, selon les données du CLRT.