En dépit de sa maladie, Inès a pu s'imposer bien et sûrement à la fois dans son environnement aussi bien familial que social. Au collège, ses résultats scolaires sont là pour le prouver, hors de là aussi. Agée de 11 ans à peine, cette écolière excelle au violon et pratique l'athlétisme, son activité physique préférée, depuis quelques années déjà. Inès est née avec une maladie congénitale. Sa mère, tout heureuse de la venue de sa petite princesse n'avait nullement remarqué que sa fille avait comme un voile sur les yeux. Ce n'est quelque temps après qu'elle remarqua l'anomalie. Une visite chez l'ophtalmologue que sa mère n'oubliera jamais. «Madame, votre fille présente une double cataracte, elle ne verra jamais». Une réponse sèche, sans ménagement, qui fit s'évanouir la maman. Difficile pour des parents d'accepter la chose cruelle. Refusant de se laisser abattre, les parents de Inès ont décidé de se battre. Commença pour eux le parcours du combattants. La gravité de sa maladie nécessitant le recours à la chirurgie. Une première intervention à l'âge de 4 mois. Malheureusement suivie d'une inflammation que le chirurgien avait considérée normale. Ce qui s'avéra faux. Inès venait de perdre un œil. Refusant de s'arrêter là, ses parents décident d'aller consulter ailleurs, en Espagne où la chirurgie des yeux est bien maîtrisée. Préserver l'œil valide, coûte que coûte. Deux séjours en Espagne pour arriver au même diagnostic que celui établi par des ophtalmologues algériens. La solution pour Inès réside en l'installation d'un cristallin. Une chirurgie lourde et difficile à la fois, qui laisse les parents de cette charmante fillette indécis pour l'instant. «L'œil est un organe si délicat», nous disent les parents. Quant à l'œil perdu, qui peut être remplacé par un œil en verre, surtout pour l'esthétique, ils laisseront Inès décider du moment de le faire. «Quand elle sera prête.» Aujourd'hui, Inès se trouve dans l'obligation de porter deux paires de lunettes, une pour voir de près, l'autre de loin, ce qui n'est pas aisée pour une élève. Durant son enfance à la crèche, Inès a souffert du regard de ses copines. Son choix pour les garçons de sa classe dont elle compte de bons copains peut donc s'expliquer aujourd'hui !S'affirmer en tant que handicapée n'est pas toujours facile. Néanmoins, grâce au soutien multiforme de ses parents et à sa hardiesse, Inès est aujourd'hui une enfant studieuse, la fierté de ses parents, tout comme son frère adoré. Déjà elle est gagnée par la rage de réussir. En première année moyenne, Inès veut devenir médecin, elle le dit et le veut. Sa passion pour la lecture a développé chez elle l'envie d'écrire. «Médecin et écrivain, voilà ce que je veux être plus tard.» En plus du violon, Inès prouve bien qu'elle a plusieurs cordes à son arc, heu ! Pardon à son violon. Quand elle prend son instrument, le silence s'installe à la maison !