La nouvelle mouture du code du travail semble susciter un consensus entre les différentes parties impliquées. Après des années de travail et de tractations, la commission ad hoc remettra le fameux projet lors de la prochaine tripartite. Contactées à ce sujet, des organisations patronales sont catégoriques : «Les principes fondamentaux du monde du travail n'ont pas été remis en cause.» Le 9 mars, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, avait annoncé que quelque 200 nouveaux articles viendront amender les dispositions du code du travail en vigueur. Le ministre avait précisé que le projet de code du travail comporte «plus de 700 articles dont 200 viendront amender les dispositions de la législation en vigueur», outre «d'autres nouveaux articles qui combleront le vide juridique existant dans l'actuelle législation». «La mouture préliminaire du projet a été élaborée avec l'ensemble des partenaires sociaux», a relevé le ministre qui a ajouté que le projet «fera l'objet d'un débat au cours du deuxième semestre 2009 avec ces mêmes partenaires». Le projet vise, selon lui, à adapter le code du travail aux «mutations socioéconomiques», d'une part, et d'en faire, d'autre part, «un outil de référence unifié» au profit de toutes les parties concernées, notamment le travailleur, et un moyen pour faciliter les missions de ses utilisateurs dans les différents domaines, que ce soit pour les décideurs, les organisations syndicales ou autres. A ce propos, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merakech, a souligné que la révision du code du travail a donné lieu à un consensus sur les amendements introduits. Membre de la commission chargée de la révision du code du travail, M. Merakech a indiqué que «la nouvelle mouture a tenu compte des difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises économiques dans le contexte actuel de l'économie de marché». Pour le président de la CAP, le «nouveau code du travail est en adéquation avec les actes juridiques signés et adoptés depuis plus d'une décennie. Les principes de protection des droits des travailleurs, notamment le recours à la grève, la médecine du travail et la formation, sont toujours garantis. Il n'y a pas eu de modifications sur ce plan», souligne-t-il tout en rappelant que «l'économie algérienne s'inscrit désormais dans l'ouverture», ce qui suppose, selon lui, de nouvelles organisations du monde du travail rampant avec le modèle «socialiste» des années 1980. Souplesse et scepticisme La Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (CGEOA), par la voix de son secrétaire général, Mahfoud Megateli, a plaidé également lors des réunions tenues avec les autres partenaires sociaux pour «une souplesse des relations de travail». «Nous avons demandé une certaine flexibilité dans le recrutement des employés. Etant donné le nouveau contexte économique, caractérisé par une forte concurrence, il n'est plus possible de rester sur l'ancien code du travail. Evidemment, les droits fondamentaux sont assurés, mais cette fois le contrat de travail n'a pas cette spécification de durée déterminée ou indéterminée», nous révèle-t-il. En dépit de ces assurances, le monde syndical demeure sceptique. «Nous attendons qu'il y ait une amélioration dans la protection des droits des travailleurs et dans l'exercice du droit syndical», a indiqué récemment l'UGTA, sans pour autant aborder dans le détail ce nouveau projet. Les responsables des organisations patronales citées ci-dessus annoncent l'adoption du nouveau texte après l'élection présidentielle d'avril.