Le ministère saoudien des Affaires étrangères a, dans un communiqué rendu public hier, annoncé que ce pays a établi une liste des organisations qu'il qualifiées de «terroristes». Une annonce qui intrigue ceux qui ont suivi la scène sécuritaire dans la région, puisque l'Arabie saoudite classe «terroristes» des organisations criminelles que ce pays a des années durant soutenues et financées en Syrie, en Irak et ailleurs. L'Arabie saoudite a annoncé, hier, avoir classé «Djabhat Al Nosra» (front Al Nosra) et «l'Etat Islamique en Irak et au levant (EIIL) dans sa liste des organisations terroristes. Il s'agit de deux organisations criminelles qui sévissent en Syrie et en Irak, combattant aux côtés de «l'opposition» syrienne et qui, pourtant, ont été financés et aidés militairement par l'Arabie saoudite. L'Arabie saoudite a également classé l'organisation des Frères musulmans d'Egypte comme «organisation terroriste». Une organisation soutenue par le Qatar. Cette décision aggrave le différend existant actuellement entre Doha et Riyad. Le Qatar soutient fermement les Frères musulmans, tandis que l'Arabie saoudite soutient les autorités égyptiennes de l'après- Mohamed Morsi, ex-président d'Egypte. Ce président égyptien déchu avait, rappelle-t-on, peu de temps précédant sa destitution, appelé au «djihad» en Syrie pour renforcer les rangs des «djihadistes» auteurs de massacres et tueries. L'Arabie saoudite a annoncé dans le communiqué de son ministère des Affaires étrangères rendu public hier que Riyad classe comme organisation terroriste le groupe de rebelles chiites houthis au Yémen. L'Arabie saoudite a, d'autre part, donné à ses ressortissants participant à des combats à l'étranger un délai de 15 jours pour rentrer au pays, allusion faite en particulier aux saoudiens participant au conflit en Syrie aux côtés des organisations terroristes l'EIIL et Al Nosra. Des peines d'emprisonnement sont prévues dans un récent décret royal saoudien contre les ressortissants combattant à l'étranger. L'Arabie saoudite et d'autres du pays du Golfe ont, des années durant, soutenu, armé et financé des organisations «djihadistes» sévissant en Syrie et ailleurs. Des crimes contre l'humanité innombrables ont été perpétrés par ces «djihadistes» contre les civils syriens et ceux d'autres pays.