C'est devant une salle pleine que la Coordination nationale des partis politiques et des personnalités pour le boycott du prochain rendez-vous électoral du 17 avril 2014 ont tenu leur premier meeting à la salle Harcha à Alger. Le meeting a réuni des personnalités politiques, autrefois antagonistes, notamment Saïd Sadi, Yahia Abdennour et Ali Benhadj, qui mènent désormais un même «combat». Et même si aucun d'entre eux n'a pris la parole au meeting, leur présence dans les mêmes rangs est plus que significative. Cette alliance suscite moult questions et certains n'hésitent pas à s'interroger sur son objectif. Pour le moment, le seul mot d'ordre de ces formations est celui de la disqualification de la prochaine élection présidentielle en se mobilisant pour son boycott. C'est ce que les intervenants ont souligné durant ce rassemblement autorisé par la wilaya d'Alger. Avant l'entame des interventions, les présidents des partis initiateurs de cette action, à savoir le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrezak Mokri, le président de Jil Jadid Sofiane Djillali, le président de Front de la Justice et du Développement (FJD) Abdallah Djaballah, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcen Bellabès, le SG du mouvement Ennahda Mohamed Douibi et l'ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour ont appelé l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution algérienne. Les intervenants ont fait usage à l'occasion d'un argumentaire afin de convaincre du bien-fondé de leur démarche de rejet du scrutin : «Nous avons regroupé les différentes tendances politiques du pays pour créer un changement pacifique et démocratique. Ce système qui ne sert qu'une minorité doit disparaître», a tonné Mohcin Bellabès, le président du RCD, dans sa prise de parole. Pour sa part, Sofiane Djilali, président du parti Djil Djadid, n'a pas manqué lui aussi de se montrer critique vis-à-vis du système en place : «La pérennité de ce régime nous conduira droit à l'impasse». M. Djaballah a tenté d'échauffer les esprits en rappelant les «scandales» qu'a connus le pays, entre autres l'affaire Sonatrach et l'autoroute Est-Ouest. Il invite les électeurs à faire barrage et empêcher qu'il y ait un quatrième mandat qui mènera selon lui «le pays à la dérive et à la déchéance totale». Abderrezak Mokri, président du MSP, a quant à lui réussi à enflammer la salle en critiquant le bilan du président de la République et les personnes qui soutiennent sa candidature. «Ce système doit disparaître, et en unifiant notre force, nous pouvons imposer le changement et instaurer la démocratie», estime-t-il. La foule n'a pas cessé de répéter en chœur : «Echaâb yourid iskat ennidam» (le peuple veut la chute du régime). Rappelons que cette coordination est composée notamment du MSP, du RCD et du FJD de Djaballah. Elle lancera un nouvel appel aux Algériens pour bouder les urnes le jour du vote. «Nous reviendrons également sur la situation du pays et la responsabilité des autorités dans cette crise», a souligné Abderrezak Mokri.