La Coordination des partis et personnalités politiques a organisé un premier rassemblement, hier, au sanctuaire des martyrs de Riadh El-Feth pour appeler le peuple au boycott du scrutin et les candidats à se retirer. Les services de l'ordre mobilisés ont tenté d'empêcher ce regroupement. Réunis hier au sanctuaire des martyrs à Alger, Mohcine Belabbas, président du RCD, Djilali Soufiane de Djil- Djadid, Mohamed Douibi, secrétaire général d'Ennahda, Abderezak Mokri, président de HMS, Abdallah Djaballah, président du FJD et Ahmed Benbitour, ainsi que le général Yala, ont pris la décision d'entrer concrètement en action en recourant à des manifestations dans la rue. Les directions de ces partis et personnalités politiques ont organisé un premier rassemblement, hier au sanctuaire des martyrs de Riadh El-Feth. Ils ont appelé à un grand meeting populaire pour le vendredi 21 mars à la salle Harcha à Alger. La police mobilisée pour cette manifestation a empêché les dirigeants des partis politiques, appelant au boycott de la présidentielle, de tenir leur rassemblement, a-t-on constaté sur place. Les chefs des partis ont fait des déclarations aux journalistes venus nombreux couvrir cet événement. Selon Djaballah, cette manifestation est symbolique, «on n'a pas appelé tous nos militants pour y assister à cette première sortie», déplore-t-il. Par la suite, il y a eu une prise de parole de Mokri du MSP qui a lu un communiqué, sur place dans la rue. Ce dernier a mis l'accent sur le danger encouru par l'Algérie, à travers la politique de la force exercée par les autorités. Ainsi, les manifestants ont essayé d'improviser une marche, avant de se disperser dans le calme. Ces partisans du boycott se sont mis d'accord pour constituer une «commission mixte chargée de la préparation d'une conférence nationale de dialogue sur l'avenir de l'Algérie et les mécanismes de la transition démocratique» et l'organisation des réunions périodiques auxquelles prendront part les directions des partis et de personnalités politiques nationales «pour la concrétisation et le suivi du programme d'action pour le boycott de la prochaine élection». Dans un climat politique angoissant, le jeu politique est fermé et la liberté d'expression réprimée par une administration qui encourage la fraude sur tous les plans. En dépit des risques majeurs qui peuvent être engendrés à travers la riposte force de sécurité, l'Etat vise à créer un climat d'instabilité dans le pays. C'est dans cette situation critique, alarmante que la Coordination des partis politiques et des personnalités boycotte le scrutin d'avril prochain à travers ses responsables. Ses dirigeants ont appelé à un rassemblement «d'honneur», afin de sensibiliser l'opinion publique sur le danger de la situation politique que traverse le pays. Les manifestants en soulignant la valeur de la décision du boycott diront, «que le temps a prouvé la crédibilité de la Coordination constituée de partis et de personnalités politiques». Le boycott, acte politique civilisationnel, pour dénoncer la politique menée par les autorités d'organiser des élections «coûte que coûte» constitue un véritable danger pour l'Algérie. La Coordination appelle, entre autres, tous les candidats à se retirer de cette mascarade électorale où l'administration (Etat), travaille à la faveur d'un seul candidat, ce qui indique que ce scrutin est joué à l'avance pour le compte de Bouteflika. Il en découle que la participation du peuple implique en toute logique «la légitimité» à la fraude, et cela constituera un vrai danger pour le pays. Le peuple algérien est appelé à la rescousse en boycottant ces élections qui sont synonyme de dégradation, fraude et corruption. La Coordination en dénonçant la violence des autorités envers les manifestants pacifiques, confirme encore une fois que la crise politique en Algérie, ne réside pas uniquement dans le 4e mandat qui est l'image la plus sombre du système. Dans ce sens, la Coordination appelle les acteurs politiques à se réunir autour d'un seul projet politique national, selon une Constitution et des réformes politiques réelles. Les boycotteurs décident à maintenir le combat jusqu'au bout à travers l'usage des méthodes pacifique, pour arracher le changement attendu par le biais des élections libres et transparente.